De nouvelles pistes pour lutter contre la fuite des cerveaux en Afrique

Des milliers d’Africains diplômés et qualifiés quittent chaque année le continent pour s’installer dans les pays riches où salaires et conditions de vie sont plus attractifs. Parmi les candidats au départ, nombreux sont ceux qui ont des compétences en matière de santé ou d’éducation dont l’Afrique a cruellement besoin.

Ce phénomène de fuite de cerveaux a des effets très dévastateurs et pèse lourdement sur la croissance et le développement économique du continent africain. C’est pourquoi, inquiets face à la montée de cette émigration et des carences en ressources humaines qu’elle provoque, les pouvoirs publics africains se sont lancés dans des opérations de séduction envers leurs compatriotes expatriés à l’étranger afin d’inverser cette tendance.

Internet: un nouvel outil pour recruter des Africains à travers le monde

Si Internet sert surtout aux grands entreprises pour recruter, il permet aussi d’attirer des travailleurs africains qualifiés afin qu’ils offrent leur expertise aux compatriotes restés au pays. Par exemple, le South African Network of Skills Abroad (SANSA) en Afrique du Sud, considérant les professionnels expatriés sud-africains comme des atouts potentiels, les a invités, par le biais de son site Internet, à s’inscrire dans son réseau pour former leurs homologues en poste sur place, pour les aider dans leurs recherches ou encore pour faciliter les contacts commerciaux et communiquer des informations sur des recherches introuvables en Afrique du Sud par exemple.

Des expatriés africains s'investissent pour leur pays d’origine

En 2002, 130 directeurs d’entreprises technologiques, d’organisations à but non lucratif et d’organismes des Nations Unies ont lancé un réseau pour rapatrier des scientifiques, des médecins, des ingénieurs, des maîtres de conférences, des économistes, des spécialistes des technologies de l’information et d’autres experts hautement qualifiés qui font défaut sur le continent. Mais le défi pour eux est d’attirer un plus grand nombre de candidats car nombreux sont les membres de la diaspora africaine qui se montrent peu enthousiastes à la perspective d’un retour dans des pays économiquement et politiquement instables.

Pourtant les Africains émigrés en Occident décident quelquefois de rentrer travailler dans leur pays d’origine, lassés de leur vie dans le pays d’accueil ou par patriotisme. C’est ainsi que bon nombre d’entre eux tentent leur chance dans le secteur privé, notamment auprès des grandes entreprises occidentales installées dans leur pays ou dans le secteur public par le biais de concours de la fonction publique.

Et si les retraités de la diaspora aidaient au développement de l’Afrique

Afin de compenser le manque de travailleurs qualifiés, certains avancent de nouvelles hypothèses pour lutter contre la fuite des cerveaux sur le continent. Et si les retraités ou des hommes proches de la retraite, membres de la diaspora africaine présente en Occident, représentaient une des solutions?

Les données démographiques de certains pays occidentaux révèlent en effet qu’une génération d’Africains de la diaspora ayant une expérience professionnelle hautement qualifiée est actuellement disponible après des années passées à travailler dans leurs pays d’accueil ou part bientôt à la retraite et cherche à continuer une vie productive. Par leur riche expérience professionnelle en Occident, ils ont d’importantes leçons à transmettre aux générations plus jeunes. L’Afrique a donc besoin, plus que de l’aide internationale, de gouvernements capables de puiser dans cette base de ressources humaines et de mettre au point des programmes auxquels peuvent contribuer les retraités de la diaspora africaine.

Source: http://www.afriqueavenir.org
17 mars 2011

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