IRINA BOKOVA directrice générale UNESCO à Sudquotidien: La qualité de l’éducation reste un grand défi

Madame Irina Bokova, la première femme à la tête de l’UNESCO au terme de son séjour au Sénégal où elle était venue assister à l’ouverture du Forum Social Mondial, s’est confiée à Sudquotidien en marge du Coktail que lui a offert Kalidou Diallo le ministre de l’éducation Précolaire, Elémentaire, Moyen Secondaire et des Langues nationales

Elle a dit en effet tous ses regrets de constater que le secteur de l’Alphabétisation qui concerne dans la plus part des pays femmes, est confrontée à d’énormes difficultés de développement à cause de l’option qui a été prise qui consiste à accorder toutes ces dernières années la priorité à l’enseignement Elémentaire. Une situation qui, dit-elle, a été aggravée par la crise financière mondiale qui persiste. Néanmoins, elle se dit convaincue que beaucoup de pays dont le Sénégal, pourront faire des avancées significatives pour atteindre les Omd.
 


Madame la Directrice Générale peut-on, à cinq ans de l’échéance fixée par la conférence de Dakar en avril 2000, avoir une idée des pays qui ont la chance d’atteindre l’éducation pour tous (EPT) d’ici 2015?

Je ne peux pas nommer de pays mais il y a beaucoup de pays qui sont aujourd’hui en avance par rapport à cet objectif. Il faut reconnaitre que l’éducation pour tous c’est le deuxième objectif parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Il faut reconnaitre également qu’on peut faire avancer d’avantage les choses à l’avenir mais ça ne signifie pas qu’il n’y a pas de défis. Si on considère l’éducation primaire, le grand défi constitue la qualité de l’éducation.

Maintenant on ne parle pas seulement de l’éducation pour tous mais de l’éducation de qualité pour tous. C’est très important pour avoir une pleine intégration dans le secondaire, dans l’enseignement supérieur et dans la vie économique de chaque pays. Il y a aussi que les Etats ont la responsabilité de promouvoir l’égalité des genres dans l’éducation primaire. On constate qu’au Sénégal il y a de grands progrès. Il faut reconnaitre également que le Sénégal a réalisé d’énormes progrès dans le domaine de l’équité des genres dans son système éducatif.

Pensez-vous que le Sénégal peut atteindre les Omd d’ici à 2015 ?

Après la décision courageuse d’allouer 40% du budget à l’éducation, après la décision d’abolir certaines pratiques et après la création de l’Agence nationale de la Case des tout petits, les avancées en matière d’éducation sont très visibles au Sénégal. Même s’il reste beaucoup à faire, je suis confiante qu’avec ces mesures prises le Sénégal va beaucoup avancer vers l’atteinte des Omd.

Lors de la Conférence Mondiale de l’Education pour tous (EPT) en avril 2000, la communauté éducative était arrivée à la conclusion, selon laquelle, sans une alphabétisation de qualité il est impensable de pouvoir réaliser l’éducation pour tous. Mais à la grande surprise générale d’année en année les ressources allouées à ce sous secteur diminuent. Qu’est-ce qui explique ce phénomène?

L’alphabétisation est confronte très sincèrement à un sérieux probléme. C’est un sous secteur qui avait été mis à l’écart parce qu’on s’était beaucoup focalisé sur l’éducation primaire. Au niveau de l’UNESCO qui est l’Agence leader de la Décennie de l’Alphabétisation des Nations-Unies nous avions mobilisé beaucoup de soutien politique en faveur d’un plaidoyer pour l’alphabétisation. Ainsi nous avons organisé l’année passée des conférences comme celle de Bellême et on a travaillé avec les pays très peuplés qui sont confrontés à des défis d’alphabétisation.

On a même créé une structure qui s’appelle E9 qui regroupe les pays qui n’auront pas la chance d’atteindre les Omd en matière d’alphabétisation. On a mis sur pied à l’occasion différents programmes sur l’éducation non formelle. Parce que les cas diffèrent selon les pays. Tout cela prouve qu’il est absolument nécessaire de se concentrer sur l’alphabétisation en plus de voir comment intégrer les femmes parce que les 2/3 des analphabètes dans le monde sont des femmes. D’où on a pensé à avoir des cadres pour intégrer les femmes.

Quel a été l’impact de la crise financière sur le développement du secteur de l’éducation et la réalisation de ses objectifs ?

Nous avons vécu avec la crise financière pour la première fois. Depuis une décennie l’aide au développement pour l’éducation a reculé parce que la crise qui a commencé depuis 2008 persiste. Les gouvernements sont responsables des budgets nationaux. Mais quand nous aurons la bonne politique nationale combinée avec l’aide au développement il y’aura certainement de réussite. Nous, à l’UNESCO, nous faisons un plaidoyer pour l’allocation de plus de ressources dans les budgets nationaux à l’éducation pour ainsi permettre plus de cohésion dans les politiques éducatives. L’éducation c’est la durabilité de tous les autres objectifs de développement.

Pensez-vous que le Sénégal peut atteindre les Omd d’ici à 2015 ?

Après la décision courageuse d’allouer 40% du budget à l’éducation, après la décision d’abolir certaines pratiques et après la création de l’Agence nationale de la Case des tout petits, les avancées en matière d’éducation sont très visibles au Sénégal. Même s’il reste beaucoup à faire, je suis confiante qu’avec ces mesures prises le Sénégal va beaucoup avancer vers l’atteinte des Omd.

Lors de la Conférence Mondiale de l’Education pour tous (EPT) en avril 2000, la communauté éducative était arrivée à la conclusion, selon laquelle, sans une alphabétisation de qualité il est impensable de pouvoir réaliser l’éducation pour tous. Mais à la grande surprise générale d’année en année les ressources allouées à ce sous secteur diminuent. Qu’est-ce qui explique ce phénomène?

L’alphabétisation est confronte très sincèrement à un sérieux probléme. C’est un sous secteur qui avait été mis à l’écart parce qu’on s’était beaucoup focalisé sur l’éducation primaire. Au niveau de l’UNESCO qui est l’Agence leader de la Décennie de l’Alphabétisation des Nations-Unies nous avions mobilisé beaucoup de soutien politique en faveur d’un plaidoyer pour l’alphabétisation. Ainsi nous avons organisé l’année passée des conférences comme celle de Bellême et on a travaillé avec les pays très peuplés qui sont confrontés à des défis d’alphabétisation.

On a même créé une structure qui s’appelle E9 qui regroupe les pays qui n’auront pas la chance d’atteindre les Omd en matière d’alphabétisation. On a mis sur pied à l’occasion différents programmes sur l’éducation non formelle. Parce que les cas diffèrent selon les pays. Tout cela prouve qu’il est absolument nécessaire de se concentrer sur l’alphabétisation en plus de voir comment intégrer les femmes parce que les 2/3 des analphabètes dans le monde sont des femmes. D’où on a pensé à avoir des cadres pour intégrer les femmes.
 


Quel a été l’impact de la crise financière sur le développement du secteur de l’éducation et la réalisation de ses objectifs ?

Nous avons vécu avec la crise financière pour la première fois. Depuis une décennie l’aide au développement pour l’éducation a reculé parce que la crise qui a commencé depuis 2008 persiste. Les gouvernements sont responsables des budgets nationaux. Mais quand nous aurons la bonne politique nationale combinée avec l’aide au développement il y’aura certainement de réussite. Nous, à l’UNESCO, nous faisons un plaidoyer pour l’allocation de plus de ressources dans les budgets nationaux à l’éducation pour ainsi permettre plus de cohésion dans les politiques éducatives. L’éducation c’est la durabilité de tous les autres objectifs de développement.

Source: LVDPS, 09/02/2011

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