Mai 2010 – Le fonds commémoratif Margaret McNamara (MMMF) accorde des bourses d’étude à des femmes originaires des pays en développement dont les études supérieures et les plans de carrière visent à venir en aide aux femmes et aux enfants de leurs région d’origine. La prise d’un engagement clair sur cet objectif est un critère majeur de sélection.
Huit femmes ont reçu une bourse MMMF cette année. Trois d’entre elles sont originaires de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, deux de Palestine et une de Jordanie. Pour la toute première fois des Palestiniennes ont été sélectionnées et seulement la deuxième Jordanienne en près de 30 années d’accord de bourses à des femmes originaires des pays en développement.
Bénéficiaires originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA)
Tahreer Araj, Palestine
Étudiante de doctorat en sociologie ; développement humain et communautaire
Université de l’Illinois à Urbana, Illinois
Thèse : « Des services à la formation idéologique : constitution d’un organisme communautaire en Palestine »
Les travaux de recherche de Tahreer portent sur les services fournis par des organisations non gouvernementales (ONG) locales pouvant entraîner un changement progressif au niveau de la communauté. Elle détermine les conditions et les types de structures organisationnelles qui influencent ces changements. Sa recherche alimentera les débats sur le rôle joué par les ONG dans la promotion de l’égalité des sexes à travers des programmes de développement communautaire en Palestine.
L’histoire personnelle de Tahreer, réfugiée palestinienne qui est née et a grandi dans une zone de conflit a façonné son engagement profond envers les populations marginalisées, en particulier les femmes. Elle a animé de nombreux programmes de formation à l’autonomisation communautaire à l’intention des femmes réfugiées ; elle a dirigé des programmes d’Amnesty International en Palestine et travaillé à titre bénévole pour une organisation nationale de promotion de l’égalité des sexes, en vue d’instaurer des lois et des politiques équitables à l’égard des femmes palestiniennes.
Tahreer possède une licence en sociologie et une maîtrise en développement, droit et disparité entre les sexes de l’Université de Birzeit à Ramallah, en Palestine. En tant que réfugiée de la bande de Gaza, Tahreer a travaillé neuf ans avec deux grandes ONG locales, le Comité de secours agricole palestinien et le Comité de travail pour la santé. Ces expériences en matière de développement communautaire, de défense des droits et de disparité entre les sexes ont influencé sa décision d’obtenir un doctorat avec l’objectif de renforcer ses capacités de leadership.
Lorsque Tahreer aura terminé sa thèse au printemps 2011, elle prendra un poste à l’Institut d’étude de la condition féminine de l’Université de Birzeit, où elle enseignera l’égalité des sexes et deviendra directrice du département sur l’égalité des sexes, la formation et la sensibilisation. Son objectif est de travailler à la fois au niveau politique et au niveau terrain pour obtenir des résultats dans les domaines de l’égalité des sexes et de la justice sociale pour les femmes palestiniennes.
Rana Obeidat, Jordanie
Étudiante de doctorat en soins infirmiers ; oncologie/cancer du sein
Université de l’État de New York à Buffalo
Thèse : « Comprendre l’expérience vécue par les Jordaniennes du diagnostic et du traitement du cancer du sein à un stade précoce »
Cette étude constitue une première phase dans le développement « de décisions et d’interventions de soutien ajustées à la réalité culturelle » à l’intention des femmes jordaniennes souffrant d’un cancer du sein. Éclairer les femmes sur les options de traitement du cancer qui leur sont ouvertes renforcera leur capacité à prendre des décisions bien informées.
Rana possède une expérience médicale de douze ans, au niveau local, de soutien et de sensibilisation des femmes jordaniennes à l’égard du cancer du sein. Son engagement est mis en évidence par le rôle qu’elle joue pour améliorer les programmes de formation des infirmières en oncologie. En 2009, Rana a collaboré avec le Partenariat États-Unis – Moyen-Orient pour la sensibilisation au cancer du sein et la Société de soins infirmiers en oncologie pour donner des cours sur le cancer du sein à des infirmières jordaniennes. Elle a mis en place des programmes dans des zones mal desservies visant à éduquer les femmes au sujet du cancer du sein et à les sensibiliser à l’importance du dépistage et de la détection précoce.
Rana possède une licence en soins infirmiers et une maîtrise en oncologie de l’Université des sciences et technologies de Jordanie. Avant même la fin de ses études de premier cycle, Rana a été nommée chef de service au Centre hospitalier universitaire King Abdullah, où elle a participé à l’ouverture du premier service d’oncologie du nord de la Jordanie. Travaillant à plein temps tout en s’occupant de sa famille, Rana a obtenu sa maîtrise avec distinction. Terminant actuellement son doctorat, Rana est particulièrement fière d’être la première femme de son village à recevoir une bourse qui lui permettra de poursuivre sa thèse aux États-Unis.
Après avoir terminé son doctorat en 2012, Rana prévoit de retrouver un poste à l’Université de Zarqua, où elle enseignera et effectuera une recherche sur les femmes atteintes de cancer du sein. Elle s’impliquera à titre bénévole dans des cliniques qui traitent des patients cancéreux, ainsi que dans la campagne de lutte contre le cancer du sein en Jordanie. Rana compte jouer un rôle directeur dans le cadre de programmes médicaux et éducatifs qui amélioreront le traitement et la sensibilisation à l’égard du cancer du sein chez les femmes jordaniennes.
Khitam Abu Hamad, Palestine
Étudiante de doctorat, management des politiques sociales et sanitaires
Université de Brandeis, Boston, Massachusetts
Thèse : « Facteurs déterminants de l’usage de contraceptifs et impact de l’utilisation des services de protection maternelle et infantile sur l’usage ultérieur de contraceptifs dans la bande de Gaza »
Les travaux de recherche de Khitam combinent des méthodes de recherche quantitative et qualitative pour arriver à une compréhension en profondeur du comportement procréateur des femmes palestiniennes de la bande de Gaza et déterminer la manière dont les femmes perçoivent l’intégration des services.
Khitam a participé à la création du premier centre de soins pour femmes de la bande de Gaza, où elle a ensuite travaillé. Elle a assuré des séances d’éducation sanitaire dans les domaines de la nutrition prénatale, du planning familial, de la prévention des maladies diarrhéiques et des soins aux nouveau-nés. Gaza étant une zone de conflit, Khitam a participé bénévolement à de nombreux programmes de premiers secours pour apprendre aux femmes comment traiter les personnes gravement blessées. Khitam a également participé à un grand nombre de campagnes pour vacciner les enfants contre la poliomyélite et d’autres maladies infectieuses.
Khitam a obtenu une licence en soins infirmiers de l’Université islamique de Gaza et une maîtrise en hygiène publique de l’Université d’Al-Quds, toutes deux à Gaza, en Palestine. Elle détient également une maîtrise en politique sociale de l’Université de Brandeis. Avant de fréquenter l’université de Brandeis, Khitam était chef du service d’information sur les soins de santé primaires au ministère de la Santé, chargée de cours pour les élèves-infirmiers et elle a publié des articles sur les facteurs de risque associés aux naissances avant terme dans la bande de Gaza. Elle a également apporté une contribution à la rédaction de nombreux rapports officiels sur la santé des Palestiniens.
En mai 2011, Khitam obtiendra son diplôme et retournera en Palestine où elle assumera des fonctions au ministère palestinien de la Santé et au Collège communautaire des sciences appliquées et de la technologie. Khitam a pour objectif de créer et promouvoir des programmes qui amélioreront la santé des femmes et des enfants en Palestine.
