TIC et éducation : un renfort de taille
Les technologies de l’information de la communication peuvent être utilisées aussi bien comme ressources éducatives que comme supports pour la construction et la consolidation des connaissances
Le 21è siècle sera celui des technologies de l’information de la communication. Déjà les TIC occupent tant d’aspects de notre vie de tous les jours qu’il est impossible de nier les évolutions foudroyantes qu’elles induisent. L’Afrique, malgré des handicaps indiscutables, est, elle aussi, embarquée dans cette expansion continue des technologies présentes chaque jour davantage dans nos sociétés.
Un des secteurs où se sont rapidement développés les usages technologiques est sans doute l’éducation. Cela grâce aux efforts consentis en matière d’équipements informatiques et de connectivité des écoles. Le hic est que l’utilisation des TIC dans les écoles africaines, en général, n’est pas encore allée au-delà de l’alphabétisation numérique et des recherches documentaires effectuées par les enseignants et leurs élèves. Même enseignées comme une discipline à part entière, les TIC ne sont pas encore ancrées dans les pratiques pédagogiques aux fins d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. Et pourtant elles peuvent être utilisées aussi bien comme des ressources éducatives que comme des supports pédagogiques nécessaires pour les constructions et la consolidation des connaissances.
C’est cette expérience que le Réseau ouest et centre africain de recherche en éducation (Rocaré) a décidé de mettre en application. Il a organisé, les 6 et 7 septembre, au Campus numérique de Badalabougou, en collaboration avec l’Université de Montréal et l’appui financier du Centre de recherche pour le développement international (CRDI) un atelier de formation pour l’intégration pédagogique des TIC .
Cette rencontre a permis aux 25 participants -des chercheurs maliens, sénégalais, congolais, camerounais, centrafricains et marocains- de s’imprégner des processus de changement que les TIC apportent à l’enseignement. L’objectif principal de l’Agenda panafricain de recherche sur l’intégration pédagogique des TIC (un projet du Rocaré pour le développement de l’usage des Tic du préscolaire à l’université) est précis : faire mieux comprendre aux chercheurs comment la technologie peut améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages en Afrique.
Le projet durera deux ans et, dans sa phase initiale, des chercheurs des universités africaines collecteront et analyseront des données qualitatives et quantitatives et publieront les résultats de leurs analyses.
Au cours de leurs travaux en atelier, les chercheurs ont pris connaissance de l’agenda panafricain de recherche en éducation sur l’intégration pédagogique et l’observatoire. Ils ont été initiés à la collecte des données et à l’utilisation de l’observatoire avant de discuter largement du calendrier des activités du projet de recherche.
Par ce moyen, il est possible de confronter les diverses recherches menées sur le continent mais qui faute de collaboration étroite entre chercheurs sur le même thème de l’éducation, sont restées lettre morte. Les TIC ne sont évidemment pas la panacée aux problèmes de l’éducation, mais leur intégration pédagogique peut améliorer les apprentissages comme l’ont démontré les recherches. Le CRDI a, par conséquent, accordé dans sa programmation en cours (2006-2011) une place de choix à cette thématique de recherche axée sur les nouveaux contextes d’apprentissage induits par les TIC et les méthodes pédagogiques novatrices qui doivent en découler.
Kathryn Touré, la coordinatrice régionale de Rocaré, Thierry Karsenti de l’université de Montréal et Mme Coulibaly Mariam Koné, la directrice adjointe de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique du Mali se sont accordés sur la " grande importance" de la rencontre. Ils ont, dès l’ouverture, demandé aux participants d’explorer soigneusement tous les contours de la question, et d’adopter des conclusions qui puissent servir de repères à tous ceux que la thématique intéresse.
C. DIAWARA
Source:
L’Essor n°16030 du – 11/09/2007