Soudan – Que se passe-t-il réellement au Dafour ?

Les raisons de la crise au Darfour.
Le Darfour qui veut dire le pays des Four est une région qui se trouve à l’ouest du Soudan et qui est frontalière avec le Tchad. Cette région qui compte 6 millions d’habitants est longtemps restée indépendante et son Sultan échangea même des cadeaux avec Napoléon lorsqu’il envahit l’Egypte en 1798. Ce n’est que dans les années 1920 que les Britanniques annexèrent le Darfour et le rattachèrent au Soudan.
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Usa Today (18 mai 2005)
Broken region of Darfur facing « inevitable » famine

Si rien n’est fait, le Darfour s’achemine vers une grave crise alimentaire.

Le Darfour qui veut dire le pays des Four est une région qui se trouve à l’ouest du Soudan et qui est frontalière avec le Tchad. Cette région qui compte 6 millions d’habitants est longtemps restée indépendante et son Sultan échangea même des cadeaux avec Napoléon lorsqu’il envahit l’Egypte en 1798. Ce n’est que dans les années 1920 que les Britanniques annexèrent le Darfour et le rattachèrent au Soudan.

Le Darfour compte plus de 90 tribus réparties en deux grands groupes : « les Arabes » qui sont des nomades et les « non Arabes », des sédentaires (paysans). Ces deux groupes rivaux étaient cependant complémentaires et vivaient plus ou moins harmonieusement.

Malgré leur rivalité, ces deux groupes sont très similaires : ils ont tous la même couleur de peau, noire, parlent la même langue, l’arabe, et sont tous musulmans.

Cependant, avec le temps, la situation économique (sécheresse, litiges fonciers) et la situation politique (les « non Arabes » reprochant au gouvernement de Khartoum dominé par les « Arabes » son indifférence à leur égard notamment sur le plan de l’éducation et du développement économique), les rapports se sont considérément détériorés entre ces deux groupes qui pourtant dans le passé arrivaient à résoudre leurs differents.

Pour montrer leur mécontentement, les « non Arabes » ont formé un mouvement indépendantiste. Et en 2003, ce mouvement rebelle a commencé à lancer des attaques contre les installations gouvernementales dont l’aéroport du nord Darfour. Le gouvernement déjà enlisé dans une autre guerre civile contre le sud Soudan a répondu en mobilisant et en armant les nomades arabes et ces derniers se sont mis à attaquer les villages des « non Arabes », villages d’où parfois les indépendantistes benéficiaent de soutien. Les paysans « non Arabes » appelèrent ces raiders des « Janjaweed » ou diables à cheval . Ces assaillants qui parfois bénéficiaient d’un clair support logistique de la part des forces gouvernementales ont pillé, tué, violé, détruit de nombreux villages et poussé de nombreux paysans à quitter leurs villages pour se refugier dans des camps de réfugiés.

Aujourd’hui, la situation est beaucoup plus calme, les attaques des Janjaweed ont diminué. Mais la situation reste précaire. Le département d’Etat américain estime entre 98 000 et 181 000 le nombre de personnes qui ont trouvé la mort depuis le début du conflit au Darfour en mars 2003. Plus de 2 millions de personnes ont été déplacées dont la plupart dans l’ouest et dans le sud du Darfour. De plus, 12 camps de réfugiés ont vu le jour dans l’est du Tchad.

Le problème actuel qui guette le Darfour est plutôt la famine. En effet, l’aide humanitaire doit être acheminée au Darfour avant le début de la saison des pluies sinon, on risque le pire car la saison des pluies qui va bientôt commencer rendra les routes qui mènent au Darfour impraticables et à cause de la guerre dans la région, le système de production de cette région généralement autosuffisante a complètement été désorganisé et les habitants ne peuvent pour l’instant vivre que grâce à l’aide alimentaire internationale.

20 mai 2005
Usa Today – Refugee’s cry : We are in prison

Un reportage spécial sur les réfugiés qui se trouvent dans les camps au Darfour. L’article porte sur les raisons pour lesquelles beaucoup de réfugiés refusent de quitter les camps pour retourner dans leurs villages. Les deux principales raisons sont que beaucoup ont encore peur des Janjaweed car ils ne pensent pas que le gouvernement de khartoum ait pris des mesures efficaces pour désarmer ces miliciens.
L’autre grande raison pour laquelle beaucoup veulent rester dans les camps de réfugiés est tout simplement liée aux avantages matériels qu’ils ont dans les camps et qu’ils n’ont pas dans leurs villages (école, eau potable,clinique etc.). Et chaque jour, quand les tentes laissent la place aux constructions plus solides, ces camps deviennent de plus en plus permanents.

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