Soudan – Génocide au Darfour : les professeurs particulièrement visés
The Washington Post – [01/09/04]
Les professeurs et les élèves sont des cibles privilégiées pour les milices qui terrorisent le Darfour.
Les violences au Darfour ont débuté il y a 18 mois, lorsque les rebelles luttant contre le gouvernement ont attaqué des installations militaires. Le gouvernement a répondu en bombardant certaines zones et en armant une milice arabe appelée les Janjaweed. Depuis, les résidents du Darfour ont été déplacés, battus, violés et affamés. Parmi eux, les personnes éduquées, les étudiants et les professeurs, sont des cibles privilégiées. Du fait de leur instruction, le gouvernement les accuse d’avoir fomenté ou de soutenir la rébellion. "Si vous êtes fermier, ils voleront votre bétail, si vous être une femme, ils vous violeront. Mais si vous êtes prof, vous devrez courir vite" explique Sharif Ishag, ancien professeur de géographie. Ainsi les écoles ont été brûlées, les pupitres et les livres détruits, les enfants et les professeurs parfois jetés dans les flammes. Dans certaines zones, les élèves ne vont plus en cours depuis près de deux ans. Nombreux enfants sont aujourd’hui parqués dans des camps de réfugiés, dénués d’écoles. Pour Olivier Bercault, membre de Human Rights Watchs, le ciblage des professeurs et des écoles est "une façon de mettre un terme à la culture, d’effacer la mémoire collective". A son sens, cette attaque contre l’éducation relève du "nettoyage ethnique, du crime contre l’humanité".
The Washington Post, 18 août 2004, www.washingtonpost.com
Source : http://www.vousnousils.fr