Erasmus Mundus 2.0 : le monde est à vous !
1,5 millions d’étudiants ont déjà profité du programme européen d’échanges Erasmus. Mais combien savent que son petit frère « Erasmus Mundus », âgé de 4 ans seulement, élargit les possibilités de mobilité universitaire au monde entier ? Alors qu’il entre bientôt dans sa seconde phase, nous faisons le point sur ce programme d’excellence qui favorise les échanges entre universités européennes et des pays tiers. Envie d’aller étudier au Brésil ou en Afrique du Sud ? Lisez-nous !
« Je suis certain que cela va m’aider à trouver un emploi et à faire carrière » : Belek, étudiant kirghiz, vient de passer six mois à Vilnius, dans la capitale lituanienne, pour y étudier les relations internationales. Il fait partie des 4424 étudiants de pays tiers qui ont bénéficié d’une bourse pour étudier dans l’Union Européenne. Bienvenue sur la planète Erasmus Mundus.
Un programme d’excellence pour des échanges dans les deux sens
Créé en 2004, le programme Erasmus Mundus a pour ambition de favoriser la coopération et la mobilité dans le domaine de l’enseignement supérieur. Alors que beaucoup des meilleurs étudiants dans le monde choisissent de partir étudier aux Etats-Unis, l’Union Européenne entend ainsi démontrer qu’elle est, elle aussi, un pôle d’excellence en matière d’apprentissage.
Erasmus Mundus élargit à la planète entière le champ du programme d’échanges à succès Erasmus, en soutenant les mastères européens de haute qualité et en accroissant la visibilité et l’attractivité de l’enseignement supérieur européen dans les pays tiers. Il se propose d’attirer les plus qualifiés des étudiants et enseignants des pays tiers, en offrant des programmes de mastère ou de doctorat de haut niveau, créés par des réseaux d’universités d’au moins trois pays différents.
Côté financier, Erasmus Mundus propose des bourses européennes aux ressortissants de pays tiers qui participent à ces mastères (21 000 euros pour un an, 42 000 euros pour deux ans), ainsi qu’aux ressortissants de l’UE qui étudient dans les établissements partenaires à travers le monde (3100 euros pour trois mois). Entre 2004 et 2008, 323 universités ont participé au programme.
A ceux qui critiquent le risque de favoriser une fuite des cerveaux dans les pays tiers, la députée européenne Marielle de Sarnez, auteure d’un rapport sur le programme, réplique : « Le but n’est pas d’organiser une fuite des cerveaux, mais au contraire de former les futures générations des pays émergents ». Si le programme est déjà un succès, les dirigeants européens s’apprêtent néanmoins à en valider la seconde phase et le budget pour 2009-2013 : 950 millions d’euros.
Une version 2.0 d’Erasmus Mundus
Pour l’étudiant kirghiz Belek, la participation au programme est un succès, même s’il juge avoir reçu son visa un peu tard. C’est justement un des points soulignés dans le rapport de Marielle de Sarnez, adopté le 24 juin dernier en Commission culture et éducation : pour la seconde phase du programme qui s’étalera de 2009 à 2013, les Etats-membres doivent « envisager la création d’un visa spécifique pour les bénéficiaires du programme Erasmus Mundus », afin de faciliter la mobilité. Les étudiants devraient aussi connaître leur université d’accueil au moins six mois avant leur départ et ils doivent pouvoir y apprendre au moins deux langues.
Côté financier ? L’étudiante française Aline a étudié à Hamburg et s’apprête à se rendre à Rotterdam grâce à Erasmus Mundus. Elle attend une bourse pour ses trois mois aux Pays-Bas, mais elle sait déjà « qu’elle ne couvrira que très peu les dépenses occasionnées ». Pour remédier à ce type de situations, les députés européens appellent à accroître le montant des bourses et à mieux prendre en compte les différences de niveaux de vie entre pays d’accueil.
Aline juge néanmoins que son expérience est très positive : « J’ai eu l’occasion de nouer des liens avec des personnes que je n’aurais pas eu l’occasion de fréquenter: un économiste indien travaillant pour le Ministre Indien de l’économie, un politicien argentin, un économiste australien, un procureur panaméen…J’ai rencontré des gens qui pensaient de façon tellement différente de la mienne que j’ai du réfléchir à des valeurs et des idées que je ne considérais pas comme négociables ». Aline dit se sentir désormais plus flexible qu’auparavant et prête à « travailler dans un monde globalisé où les frontières n’arrêtent plus les communications, les amitiés, le commerce ».
Le programme Erasmus Mundus semble donc répondre aux attentes, même si des améliorations sont encore nécessaires. Plus de bourses pour les étudiants européens, une coopération accrue avec les universités des Balkans de l’Ouest, un portail internet amélioré pour Erasmus Mundus et de l’aide des délégations de la Commission européenne pour les étudiants des pays tiers : telles sont les propositions d’amélioration des députés européens pour la seconde phase du programme d’échange. Le rapport devrait être définitivement adopté en plénière à l’automne.
Faut-il autre chose pour réussir ? Oui, selon Mindaugas : « Etre curieux et surtout ne pas hésiter !».
REF.: 20080627STO32885
Source:
Institutions – 01-07-2008 – 12:45
http://www.europarl.europa.eu