Selon un rapport d’Onusida, l’épidémie du VIH/Sida continue de faire des ravages. Le rapport estime le total mondial des personnes contaminées à
39,5 millions. L’organisation ajoute que la région la plus touchée est l’Afrique sub-saharienne.
Près des trois-quarts des décès ont été relevés dans la région, où habitent aussi les deux-tiers des personnes contaminées.
Le virus a progressé dans le monde entier, et particulièrement en Extrême-orient, ainsi qu’en Europe de l’est et en Asie centrale.
En Afrique, le rapport d’Onusida souligne que dans certains pays tels que l’Ouganda, où l’augmentation du nombre des personnes contaminées s’était stabilisé ou était en diminuation, on constate une nouvelle progression du virus.
Le rapport d’Onusida, qui se base sur une surveillance systématique de la maladie dans le monde, précise que l’année 2006 a vu (il s’agit d’une estimation) 4,3 millions de nouveaux cas de contamination, dont 2,8 millions en Afrique sub-saharienne.
40 % de ces cas sont des personnes jeunes, de 15 à 24 ans.
Quant au nombre des décès, 2,9 millions de personnes sont mortes cette
année de SIDA ou de maladies liées au virus.
Progression
Le rapport étudie donc la progression du fléau durant l’année. Quant à l’avenir, il dépendra à de nombreux égards "des règles de conduite et comportements que les jeunes adopteront, et continueront de respecter, ainsi que des facteurs qui influencent ces choix".
En Europe de l’Est et en Asie centrale, par exemple, le nombre des personnes contaminées a augmenté de … 70 % depuis 2004, passant de 160 000 à 270 000.
Une progression vertigineuse, favorisée par des facteurs tels que la toxicomanie, la prostitution sans usage de préservatifs, et les relations sexuelles (là aussi sans préservatifs) entre hommes.
Mais les femmes restent très vulnérables. Le rapport d’ONUSIDA estime même que dans le monde entier, elles le sont devenues plus que jamais.
En Afrique sub-saharienne, sur 14 personnes vivant avec le VIH / SIDA, 10 sont des femmes.
Et le fléau continue de progresser au Mozambique, en Afrique du Sud, et au Swaziland.
Le Zimbabwé est le seul pays d’Afrique australe où la proportion d’adultes contaminés est en diminution.
Des succès
La lutte continue. Le rapport souligne que dans certains pays, les moyens mis en oeuvre, même s’ils sont modestes, donnent de bons résultats si les actions entreprises sont correctement "ciblées".
En Chine, par exemple, les autorités ont réussi à faire baisser les taux de contamination chez les prostituées et les toxicomanes qui s’injectent de la drogue.
Au Portugal, des programmes de prévention visant cette dernière catégorie ont permis de faire baisser le nombre des personnes contaminées de près d’un tiers entre 2001 et 2005.
Mais Onusida avertit que dans certains pays, les programmes de prévention
ne touchent pas les catégories les plus vulnérables.
Deborah Jack, dirige une des principales organisations de lutte contre le SIDA en Grande-Bretagne.
Pour elle, "on peut prévenir le SIDA, et il est encourageant de voir que certains pays arrivent à faire baisser leurs taux de contamination par des programmes de prévention globaux, visant notamment les personnes à haut risque".
Mais elle ajoute que "malheureusement, de nombreux pays, et notamment le
Royaume-Uni, n’ont pas de programmes de prévention soutenus, et on constate une nouvelle augmentation du nombre des personnes récemment contaminées. Or, si des pays disposant de ressources modstes arrivent à réduire leurs taux de contamination, il y a certainement des enseignements à en tirer".