Sénégal – Pour une éducation performante

Pour une éducation performante

Un pays est compétitif quand son système éducatif est performant. Or, le nôtre accuse souvent du retard dans l’évaluation correcte des enjeux et dans l’identification et l’application judicieuse des solutions disponibles. Ce qui explique le manque de pertinence des réponses qu’il apporte aux contraintes de formation. Prenons comme premier exemple les nouveaux profils académiques qui s’accumulent dans le Moyen et le Secondaire, sans qu’aucune stratégie de leur mise à contribution dans la levée de ces contraintes ne soit jusqu’ici élaborée.

D’abord, de nombreux jeunes diplômés de Troisième Cycle viennent sustenter une institution dont plusieurs acteurs semblent surpris par la rapidité des mutations du nouvel environnement mondial. Ce terreau de compétences a besoin d’être policé par une formation pédagogique plurielle assurée par des encadreurs remplissant les critères académiques et pédagogiques idoines. Ces jeunes cerveaux encore enthousiastes ont ensuite besoin d’être rassurés par des avantages et des perspectives de carrière à la hauteur de leur niveau d’étude. Ils pourront alors impulser à notre système éducatif un bond qualitatif considérable.

Ensuite, le nombre important de Professeurs certifiés qui ont leur thèse de Doctorat de troisième cycle. Leur mise à contribution intelligente constitue l’alternative la plus sûre aux difficultés actuelles de formation. Ils présentent le profil nécessaire pour assister les Conseillers pédagogiques et les Inspecteurs de spécialité dans leur tâche presque impossible d’encadrer des collègues à qui ils ne peuvent objectivement rien apporter. Ainsi, lors des séminaires de formation, ils peuvent faire le point sur les informations documentaires liées aux thèmes exposés pour une réactualisation harmonisée des connaissances. Ils peuvent aussi s’employer à minimiser les risques que la différence de grade interfère sur l’appréciation portée par un Inspecteur sur le fond et la forme de la prestation d’un candidat ayant un niveau d’étude plus élevé.

La création d’un corps des Inspecteurs qui offre à ces Professeurs les avantages et perspectives d’un plan de carrière en adéquation avec leurs compétences académiques évitera leur fuite vers d’autres systèmes éducatifs. Ces Docteurs inspecteurs auront l’obligation de continuer à dispenser des enseignements dans le Cours moyen et secondaire général et technique. Cette mesure présente l’avantage de leur permettre d’avoir accès à des éléments de diagnostic moins altérés et de disposer d’outils de suivi plus pertinents de la cohérence des programmes et des pratiques pédagogiques. Cette position facilitera d’autant plus leur mission collégiale de mise en constante adéquation des programmes, des objectifs de formation et des pratiques pédagogiques avec les besoins des populations.

Par ailleurs, leurs expériences pédagogiques et académiques les désignent pour consolider au mieux les acquis de l’ex-Ens et atteindre les objectifs assignés à la Fastef. Elles font actuellement d’eux la seule passerelle déjà opérationnelle susceptible d’assurer la meilleure articulation entre le Secondaire et le Supérieur. Notamment par leur aptitude à élaborer des programmes justifiés par des besoins sociétaux régulièrement identifiés et instruits selon des schémas pédagogiques constamment réorientés vers leur entière satisfaction. Plus concrètement, ils veilleront à ce que la pratique éducative mette l’accent sur l’initiation graduelle des élèves à l’application des Sciences qu’ils apprennent afin que très tôt ils puissent servir de supports de médiation et que les vocations se définissent plus précocement. Ils veilleront pour cela à la réadaptation suivie des pratiques pédagogiques et à l’intégration graduelle des principaux objectifs de développement dans les programmes du Secondaire.

Ils représentent pour nos universités une source non négligeable de renforcement progressif des capacités au plan pédagogique. Celles-ci doivent recruter pour une part plus importante parmi eux pour corriger rapidement certaines insuffisances pédagogiques susceptibles de compromettre les ambitions que nous sommes en droit d’attendre du projet de système Lmd.

Puisque, par ailleurs, les compétences acquises au Secondaire déterminent les résultats du Supérieur, leur contribution pour une meilleure articulation des programmes et des approches pédagogiques permettra à notre système éducatif une plus grande souplesse dans le choix de ses réponses aux enjeux de développement.

Enfin, depuis quelques années, un nombre appréciable d’enseignants reçoit une formation en matière de gestion du personnel, après une longue expérience pédagogique. Leur insertion raisonnée dans l’administration des systèmes éducatifs doit permettre de corriger certaines insuffisances.

Au total, notre système éducatif peut et doit régulièrement faire appel à des cadres capables de préparer l’élite de notre jeunesse à trouver les réponses durables aux enjeux de qualité de l’environnement social et économique mondial.

Dr RAYMOND SIDY SARR [email protected] Tel 562-70-40

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