Sénégal: Enseignement supérieur, la poursuite de l’élargissement de la carte univers

Sénégal: Enseignement supérieur, la poursuite de l’élargissement de la carte universitaire

D. Mané Et M. L. Badji

À l’instar des autres cycles du système éducatif, le Supérieur n’échappe pas à la vague de chantiers et de réformes.

Constructions nouvelles, réhabilitations et extensions d’amphithéâtres, de salles de Travaux dirigés (Td) et de Travaux pratiques (Tp), pour différentes Facultés (Facultés des Sciences juridiques et politiques, de Sciences et Techniques, Lettres et Sciences humaines, entre autres) renouvellent le décor de l’université publique de Dakar (Ucad), pose de la première pierre de construction d’amphithéâtres pour les facultés des Lettres et Sciences Humaines (Flsh) et la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie. Mieux, pour assurer « l’accompagnement pédagogique », comme l’a indiqué le Pr. Moustapha Sourang, la Faculté des Sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef, ex-Ens) a aussi bénéficié d’un nouveau local afin d’augmenter sa capacité d’accueil. La faculté étant retenue pour être le fer de lance de la politique de recrutement des enseignants pour le moyen secondaire. Dans le même ordre, le campus social de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis s’est élargi.

En outre, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar s’est engagée dans la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat) dont le fin mot est de faire en sorte que l’établissement supérieur puisse impacter le développement socio-économique du pays.

Notamment à travers un Parc scientifique appelé à fonctionner dans un « processus continu de transfert à partir de quatre directions : Tic, Biotechnologies, Aquaculture et la Confection », a expliqué le Recteur de l’établissement, le Pr Abdoul Salam Sall. Au cours d’une retraite à Saly en novembre dernier, 80 Master ont été validés dont une vingtaine mise en branle.

Nouvelles universités

Parallèlement, l’Etat a poursuivi la politique de dotation d’allocations (bourses et aides) aux étudiants, tant dans le pays qu’à l’extérieur. Environ « 21 milliards FCfa sont consacrés à ces allocations contre 6 milliards en 1999 », a fait noter Mame Moussé Ndoye, Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage).

Toujours dans le Supérieur, les bases de la création de 2 nouvelles universités (Thiès et Ziguinchor) et un Centre universitaire régional (Cur de Bambey) ont été lancées. Lesquelles structures vont démarrer cette année afin de désengorger l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) aux effectifs pléthoriques et qui risque de compter près de 60.000 étudiants cette année, l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis étant restée dans sa logique de sélection. Cette année, sur les 21.000 bacheliers, l’Ugb n’a pris que 800 et seul un millier sera réparti entre les nouvelles universités et Cur.

ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET FORMATION PROFESSIONNELLE : Accroissement de l’offre de formation

L’offre de formation dans l’Enseignement technique et professionnelle, aussi bien initiale que continue, s’est sensiblement accrue.

Dans le secteur de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, l’on a assisté à un accroissement soutenu de l’offre de formation. Il y a ainsi eu l’implantation de l’Unité d’apprentissage du lycée de Kédougou, de Maisons de l’outil, la mise à exécution du Projet d’appui à la formation des néoalphabétisés (Pafna) pour une formation qualifiante, la construction et/ou la réhabilitation des Centres régionaux d’enseignement technique féminin à Saint-Louis, Matam, Podor, Dagana, Pikine, Bambey, Louga, Fatick et Kébémer. La formation des jeunes filles est devenue ainsi une « priorité ». L’objectif étant, selon le ministre Georges Tendeng, de les « autonomiser afin de leur permettre de participer pleinement au développement de leur pays ».

Par ailleurs, pour la formation professionnelle continue, le Fonds de développement de l’éducation et de la formation (Fondef), « outil de renforcement de la qualification professionnelle dans les entreprises », a persévéré dans sa mission. De même, le projet Partenariat Canada-Sénégal (PSC) met en place l’approche par les compétences visant l’efficacité de la formation au regard des besoins des entreprises en matière de main-d’oeuvre qualifiée.

À toutes ces initiatives, s’ajoute à travers le projet SEN 018, la construction du nouveau lycée technique de Thiès, grâce à l’appui de la coopération luxembourgeoise. L’établissement sera inauguré à la mi-janvier 2007. Comme Thiès, Kolda et Fatick bénéficieront d’un lycée technique. La diversification de l’offre éducative est au coeur des préoccupations. C’est ainsi que, sur financement de l’Agence française de développement (Afd), des Centres sectoriels (Btp, agroalimentaire, etc.) seront créés.

Vers le bac professionnel

Par ailleurs, les résultats des examens ont été dans l’ensemble bons. Le baccalauréat technique a connu un taux de 59,56 % de succès. Idem pour les examens professionnels dont le taux de succès varie entre 49 et 50 %. L’un des plus grands succès dans le secteur aura été l’orientation des 11 bacheliers du lycée agricole de Bignona. « Une rallonge budgétaire de 60 millions frs nous a permis de les envoyer à l’École nationale supérieure d’agriculture (Ensa), ex-Endr de Thiès et à l’Ecole nationale des cadres ruraux (Encr). Dans le même ordre, une vingtaine d’autres bacheliers des séries G, T1, T2 et S3 ont été envoyés dans les Uit de France. Une réforme devant aboutir à un baccalauréat professionnel est en cours », a souligné Georges Tendeng.

Cependant, le secteur fait face à de nombreuses difficultés. Entre autres, le déficit énorme en formateurs, des financements en-deçà des besoins, l’insertion sociale, etc.

RECHERCHE SCIENTIFIQUE : Le levier de la science, de la technologie et de l’innovation

Le ministère de la Recherche scientifique s’est doté d’un plan stratégique 2006-2010, qui se veut fédérateur et une véritable vision pouvant être « la voie du salut » pour le pays. Ce plan n’épargne aucun secteur du pays (agriculture, environnement, santé, agroalimentaire, etc.). Il est basé sur une nouvelle démarche, à savoir : « l’approche produit, la science et l’innovation, l’approche programme », le tout articulé autour de la « vision du chef de l’Etat », aime à souligner le Pr Yaye Kène Gassama Dia, ministre de la Recherche scientifique. Recherches innovantes, renforcement du lien entre la recherche et les milieux économiques, veille technologique, entre autres, sont mis en perspective. Ainsi, après la création de Centres de recherche et d’essais (Cre) « interface entre la recherche et la société » à Dakar avec extension future dans les autres régions – où l’on forme les jeunes aux technologies avancées (sans fil ou Wifi, courant porteur en ligne ou Cpl, logiciels libres et montage informatique) – il est prévu celle du Centre africain de recherche et d’application (Cara). Ce centre prévu sur le site de 500 ha à Diogo (Communauté rurale de Darou Khoudoss) se veut « un pôle d’excellence en matière de recherche finalisée, un espace où l’innovation créatrice se traduit en capacité technologique », explique le ministre.

Il en est de même du Parc scientifique en rapport avec les Nations unies prévu sur le site de 30 ha à Diamniadio, du CyberVillage reprenant les missions du Technopôle, le Planétarium (espace de découverte pour susciter l’engouement des jeunes pour les sciences). Il est mis également en place un Fonds d’impulsion de recherche scientifique et technique (First) d’un montant de 300 millions de FCfa et un Fonds de publication. Deux éléments qui constituent de « réelles mesures d’accompagnement », a noté le Pr Gassama.

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