SENEGAL – ECOLE NATIONALE DES ARTS (ENA) : Validation à Saly de la réforme des enseignements et des filières
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L’Ecole nationale des Arts de Dakar (ENA) abordera bientôt un nouveau visage avec la modernisation de ses enseignements dans les métiers des Arts scéniques, dans les arts plastiques, la Mode et dans les métiers de la médiation, du management et de la gestion de projets culturels en particuliers. Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique classé et la direction de l’ENA réunissent depuis hier les acteurs culturels et des partenaires pour valider le projet de réforme des contenus d’enseignement et des filières de formation de l’école.
Annoncée, il y a deux ans, la réforme structurelle et pédagogique de l’Ecole nationale des Arts de Dakar (ENA) sera bientôt effective. Depuis hier, mardi, un séminaire consacré à la validation de la réforme des contenus d’enseignement et des filières de formation de l’ENA organisée par le ministère de la Culture et du Patrimoine historique classé réunit, à Mbour, des acteurs culturels, des représentants de ministères, de collectivités locales, d’universités, de la coopération, etc.
Créée en octobre 1995, suite à la fusion du Conservatoire, de l’école Beaux-Arts, de l’école nationale supérieure d’Education et de l’Institut de Coupe-Couture, l’Ecole nationale des Arts de Dakar connaît un essoufflement ces quatre dernières années. Et le non-recrutement d’élèves, depuis deux ans, pour la formation des comédiens au sein de la Division Art dramatique a suscité une réflexion globale de la direction de l’ENA. Ce lieu a servi de cadre de transmission des savoirs et des savoir-faire dans les filières de la Culture. IL a également joué un rôle historique dans la formation d’enseignants, d’animateurs et d’artistes faisant la fierté du Sénégal et mérite de ce fait d’être restructurée afin de répondre aux ambitions d’une formation moderne et en phase avec les mouvances artistiques sur le plan international.
« En considérant le dynamisme de nos créateurs, l’immensité des potentialités du secteur culturel et la faiblesse des ressources humaines chargées d’en faciliter l’exploitation, nous ne pouvons manquer de constater l’urgence qu’il y a de définir et de mettre en œuvre une politique hardie de formation », a constaté Mor Fall, le directeur de Cabinet du ministre de la Culture et du Patrimoine historique classé. En présidant l’ouverture de ces travaux sur la réforme de l’ENA, Mor Fall a affirmé que les formations qui y sont dispensées apparaissent de plus en plus décalées par rapport aux exigences d’un secteur en pleine mutation.
une expression culturelle
plurielle
Selon Mor Fall, le ministère de la Culture a déjà envoyé en formation plus d’une dizaine d’agents dans les domaines de l’administration de projets culturels ou de la propriété intellectuelle pour marquer ainsi sa détermination à se doter de cadres de haut niveau pour concevoir et conduire les politiques culturelles.
Cette réforme des filières et des programmes de l’école des Arts, entraînera en conséquence la révision de tout le système d’évaluation et de certification en conformité avec les réformes en cours dans le secteur universitaire sénégalais.
Elle doit s’accompagner, selon le directeur de cabinet du ministre de la Culture d’innovations pédagogiques performantes s’appuyant sur les nouvelles technologies et centrées l’acquisition planifiée de compétences dans les délais maîtrisés et à des coûts raisonnables.
« La réforme que nous attendons devra ainsi préfigurer le contenu et le schéma structurel de la nouvelle Ecole des Arts que les Chef de l’Etat a décidé de créer pour doter notre pays d’une institution à la hauteur de ses aspirations à une expression culturelle plurielle que nous pourrons offrir en partage au monde », a enfin souligné Mor Fall devant les acteurs culturels et autres représentants d’institutions et d’associations invités à réfléchir sur la réforme structurelle et pédagogique de l’Ecole nationale des Arts de Dakar (ENA).
Le président de la république ayant déjà offert un terrain pour la construction d’une nouvelle Ecole des Arts à Dakar, le directeur de l’ENA Daouda Diarra estime que les choses évoluent et le dossier fait son petit bonhomme de chemin. Il est du ressort du ministère de la Culture, selon M. Diarra de concrétiser le vœu du président de la république, réputé protecteur des Arts.
Les participants à ces travaux, répartis en deux ateliers doivent valider aujourd’hui le Projet dit de réforme sur les contenus d’enseignement et filières de l’ENA. Un plan d’actions et un calendrier de suivi sera ensuite proposé aux autorités du ministère de la Culture et du Patrimoine historique classé.
OMAR DIOUF