Rwanda – L’éducation à distance en séduit plus d’un

Rwanda – L’éducation à distance en séduit plus d’un

(Syfia Grands Lacs/Rwanda) Au Rwanda, un nombre croissant d’étudiants optent pour l’éducation à distance qui leur permet de se cultiver et d’échanger des connaissances avec des universités du monde entier. Les offres de formation se multiplient, même si les obstacles demeurent nombreux.

Les cours à distance se démocratisent au Rwanda. Au départ, il y a une dizaine d’années, ils étaient uniquement dispensés dans l’une ou l’autre université. Aujourd’hui, chaque étudiant peut, en théorie, être ainsi assisté via internet par un professeur. Les statistiques officielles en la matière restent elles aussi virtuelles…

"Auparavant, l’éducation à distance était réservée aux seuls hauts cadres de l’État. Elle est depuis devenue une pratique très répandue", se félicite Paterne Kabayiza, un fonctionnaire à la retraite basé à Kigali. En fonction des universités et des filières choisies, le minerval annuel (droits de scolarité) peut ainsi varier de 700 à 1 300 dollars par étudiant.
Un nombre croissant d’étudiants optent pour cette forme d’enseignement. À l’image d’Éric Manishimwe, 24 ans, qui suit actuellement les cours en gestion informatique d’une université australienne dont il apprécie "l’interactivité avec des enseignants réputés". "Nous avons accès à davantage de ressources, ce qui nous permet de mieux appréhender la matière. Avoir un diplôme d’une université reconnue n’est pas quelque chose à négliger", résume-t-il. "Ce genre de formation permet aux étudiants de travailler en groupe et de collaborer intellectuellement à distance", se félicite de son côté Shanti Khumar, enseignante à l’Université virtuelle africaine (UVA) au Rwanda.

L’État y croit
Pour le gouvernement, cette forme d’enseignement représente une opportunité de mieux former un plus grand nombre de personnes. En 2001, le ministère de la Défense a lancé à Kigali un centre de formation à distance en vue de familiariser ses futurs techniciens aux TIC (Technologies de l’information et de la communication). Dénommé e-ICT, le centre a jusqu’ici formé, d’après une source proche du ministère, près de 1 650 personnes.

La même année, l’Institut supérieur pédagogique de Kigali (ISP) a lui lancé un programme appelé Iyakure (formation virtuelle, en Kinyarwanda), destinée aux enseignants non qualifiés des écoles secondaires. "Avant cela, nous avions des difficultés à former en même temps un grand nombre de personnes", se souvient Augustin Ngabirame, directeur des affaires académiques à l’ISP.

Manque d’équipements et d’enseignants qualifiés, difficulté à faire participer activement les étudiants… Plusieurs obstacles empêchent cependant la diffusion à grande échelle de l’éducation à distance. "Si nous devons nous intégrer dans la réalité d’une éducation virtuelle, il faudra d’abord vulgariser l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans le nouveau système éducatif", observe Canisius Munyaneza, enseignant de géographie dans une école secondaire de Kigali.
De passage début janvier au Rwanda, l’informaticien et universitaire américain Nicholas Negroponte, initiateur du projet "Un portable par enfant", a exprimé son souhait de voir tous les jeunes écoliers de ce pays posséder un ordinateur portable d’ici 2010. Sans préciser le nombre d’appareils qui serait remis aux écoliers, il a indiqué que leur prix devrait osciller entre 100 et 150 dollars. Certains restent sceptiques. "Nous aurions aimé que ce projet soit mené de manière pragmatique, plutôt que de rester dans les discours politiques officiels", déclare, sous anonymat, cet enseignant-chercheur, spécialiste des TIC.

06-04-2007
Par Aimable Twahirwa

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