Les élèves tunisiens dans l’attente des résultats du baccalauréat
Maintenant que les épreuves du baccalauréat se sont achevées, les élèves tunisiens nourrissent une nouvelle inquiétude : celle des résultats. Ils seront nombreux à rester accrochés à leurs téléphones mobiles pour connaître l’issue de leurs examens par SMS.
L’attente et la tension ne font que croître parmi les élèves tunisiens et leurs familles, plongés dans l’attente des résultats de l’examen du baccalauréat qui doivent être annoncés le dimanche 21 juin.
De nombreux élèves se sont inscrits au service SMS mis en place par le Ministère de l’Education et qui permet d’obtenir les résultats par le biais des téléphones portables.
Pour certains, les résultats tombent encore trop tard.
"J’ai bien cherché quelqu’un au Ministère qui pourrait m’aider à connaître mes résultats", dit Ali. Comme beaucoup d’autres, il pensait que les connexions au sein du Ministère lui permettraient d’obtenir ses résultats plus tôt. "Mais j’ai échoué," dit-il.
Ce sont plus de 139 000 élèves qui ont pris part à la session d’examen, du 3 au 10 juin. Certains affirment que les examens étaient en général faciles pour l’élève moyen, mais qu’ils nécessitaient une bonne révision des programmes et de la concentration.
Manal, élève en section artistique, dit que la philosophie, les épreuves d’arabe et de français n’étaient pas difficiles. Elle ajoute que les élèves ont fait tout ce qu’ils ont pu.
"Tout est maintenant entre les mains des correcteurs".
D’autres, comme Sami, se plaignent de l’examen d’anglais dans la filière artistique encore, ainsi que dans les autres filières le dernier jour.
"Je n’ai pas compris la signification de certaines questions", dit Sami. "Il y a eu trop de vocabulaire que j’ai découvert pour la première fois au cours de cette épreuve".
Radia, professeur d’anglais, est en désaccord, disant que l’examen était facile pour l’élève moyen – s’il a pris le temps de travailler.
"Le problème de la maîtrise des langues," dit-elle," est l’un des problèmes que doit affronter le système éducatif en Tunisie. Cela ne signifie pas toutefois que l’examen était difficile… S’il y a un problème, il réside dans les candidats eux-mêmes et dans la manière dont ils ont préparé les épreuves".
Aujourd’hui, alors que les examens se sont achevés il y a quelque jours, les élèves ne peuvent qu’attendre.
"On ne peut spéculer sur rien," dit Munira, élève en filière artistique. "Nous pensons parfois que nous avons réussi les examens, mais le correcteur peut avoir une opinion différente".
Mais ce n’est pas entièrement vrai.
"Les critères de correction sont soumis à des règles strictes", explique Faris, professeur de philosophie. "Ils sont publiés dans les journaux tunisiens. De plus, ce sont deux enseignants qui évaluent la note, ce qui ne laisse pas de place à l’erreur. Et si il y a une grande différence entre les deux correcteurs, alors on fait appel à un troisième".
Les étudiants ont payé leur tribut aux examens. Les signes de fatigue, voire d’épuisement, apparaissent clairement sur les visages de certains élèves.
"Je suis extrêmement fatiguée," dit Soha, élève en sciences naturelles. "Je veux maintenant me reposer, profiter de la mer et du soleil. Il faut que j’arrête de penser au baccalauréat".
Elle se prépare déjà à l’hypothèse d’un éventuel échec :"Je peux faire des sessions de révision légères si je devais échouer et me retrouver amenée à repasser des épreuves".
Montasser, élève en section mathématique, préfère garder le silence sur les examens, il ne veut même pas y penser. Il a plutôt choisi de s’amuser avec ses amis en attendant l’annonce des résultats.
Par ailleurs, certaines familles, qui savent que leurs enfants semblent avoir réussi leurs épreuves, se préparent déjà à fêter leurs succès au bac. Rodha fait partie de l’une d’elle.
"Je devrais, si Dieu le veut, fêter la réussite de mon fils, et organiser une soirée spéciale chez nous", dit-elle. Mais elle précise que le suspense et la tension sont cependant encore bien présents.
"Même si je suis certaine de son succès, je suis encore hantée par la peur, et comme toutes les autres mères, j’attends de voir les résultats de mes propres yeux pour être enfin tout à fait rassurée".
Par Mona Yahya pour Magharebia à Tunis – 19/06/09