RDC – Les rebelles forcent les civils à les nourrir sous peine de tortures
Les rebelles hutus rwandais contraignent les civils dans l’est de la République démocratique du Congo à leur fournir de la nourriture sous peine d’être torturés, a dénoncé mercredi à Kinshasa le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) "exigent des rations alimentaires de la part des populations" du territoire de Shabunda, dans l’ouest de la province du Sud-Kivu, a déclaré un responsable d’Ocha, Nestor Yombo-Djema, au cours d’un point de presse.
"Les chefs de villages qui n’obéissent pas sont torturés", a-t-il poursuivi.
L’agence de l’ONU a également dénoncé les déplacements forcés des civils de la part des FDLR mais aussi de l’armée congolaise (FARDC).
"La présence massive des FARDC et les réactions des FDLR continuent d’avoir des conséquences négatives pour les populations civiles, contraintes aux déplacements forcés ou préventifs" a affirmé le responsable d’Ocha.
Les rebelles "ont demandé aux populations de quitter les villages dans lesquels ils cohabitaient (avec eux) jusqu’à maintenant", selon Ocha.
"La population de Shabunda se plaint déjà de nombreuses exactions attribuées aux éléments de la brigade des FARDC arrivée depuis peu", ajoute Ocha. L’agence cite "plusieurs vols à main armée nocturnes dans les habitations" et "l’expulsion de leurs maisons d’une centaine de ménages".
Ocha regrette que "l’accès aux champs soit devenu très difficile", aussi bien pour les déplacés que pour les communautés hôtes, suite à l’insécurité croissante dans la zone".
La mission de l’ONU en RDC (Monuc) a, par ailleurs, dénoncé mercredi la multiplication par les FDLR, dans la province voisine du Nord-Kivu, d’actes de "pillages et de harcèlement" contre la population sur la route entre Kashebere et Kibua, en territoire de Masisi, dans l’ouest de la province.
L’opération conjointe des troupes rwandaises et congolaises, lancée le 20 janvier dans l’est de la RDC contre les FDLR, a stabilisé en partie la situation dans les Kivus mais n’a pas réduit les rebelles, toujours estimés à environ 4.500 hommes.
Source: Belga
22.04.09 – 19:52