RDC : Enseignement supérieur et universitaire, mettre fin au désordre organisé
La situation à l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) est peu reluisante. Hormis, le respect du calendrier académique 2009-2010 pour certains établissements du secteur public, bien des aspects négatifs continuent à gangrener le milieu universitaire.
Les facultés et autres sections des établissements d’enseignement supérieur et universitaire (ESU), surtout du secteur public, sont transformées en machines à sous. Un constat du ministre de l’ESU, Léonard Mashako Mamba lors de sa communication aux chefs d’établissements de son secteur le samedi 4 septembre 2010 à l’Institut supérieur pédagogique (ISP)/Gombe à Kinshasa.
Monnayage des points et points sexuellement transmissibles pour accorder des notes de complaisance aux étudiants, massification des auditoires pour se remplir les poches, absence de contrôle de la scolarité de la qualité des étudiants, problématique des curricula de formation dans les domaines de droit, des sciences économiques, commerciales, financières et bancaires ainsi que du 3ème cycle des filières médicales, sans oublier la répartition des primes et la création anarchique des chaires Unesco et des écoles doctorales…sont là notamment les problèmes qui minent le système éducatif congolais dans son volet Enseignement supérieur et universitaire. Comme l’a reconnu le ministre de l’ESU.
Cette situation, délibérément entretenue par les gestionnaires des institutions de ce secteur pour des raisons faciles à deviner, ne date pas d’aujourd’hui. En effet, depuis de décennies, ils foulent au pied toutes les instructions contenues dans les notes circulaires n°11 et 12 qui constituent une sorte de vade-mecum pour les recteurs et directeurs généraux de l’ESU. Auxquelles, ces derniers devraient recourir à tout moment et qui devraient être respectées.
RENTREE ACADEMIQUE PREVUE POUR LE 16 OCTOBRE
Pour le respect du calendrier 2010-2011, l’ouverture solennelle de l’année académique, a indiqué le ministre Mashako, aura lieu le 16 octobre 2010. Aussi prie-t-il les autorités académiques de préparer cette rentrée en tenant compte du respect des places assises dans le recrutement des étudiants dans le premier cycle comme dans le deuxième cycles en veillant au nombre de places assises et en tenant compte de propositions ci-après : 75% pour les nouveaux diplômés, 15% pour les anciens diplômés et 10% pour les doubleurs.
Ce qui fait que la massification des auditoires n’est pas autorisé. Tout récalcitrant s’exposera aux sanctions disciplinaires, a-t-il averti. Et on espère que ce n’est pas une menace en l’air et que, cette fois-ci, le ministre de l’ESU va frapper comme il l’a déjà fait en suspendant des gestionnaires et même en les mettant à la disposition de la justice. Il en est de même pour ceux qui se seraient compromis dans tel ou tel autre dossier.
En outre, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire a rappelé l’obligation d’organiser un concours d’entrée pour tous les étudiants ayant obtenu moins de 60%. Comme il l’a déploré, que cela ne soit plus une occasion de rançonner les étudiants, de rechercher, par la force, de l’argent au mépris des instructions contenues dans les notes circulaires du ministre de tutelle.
A noter également que «la majorité des comités de gestion et leurs services académiques ne procèdent pas au contrôle de la qualité des étudiants car, très peu de dossiers sont en ordre, tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays», a-t-il observé. Avant de relever «le manque des documents classiques obligatoires dans chaque dossier. Ce qui constitue un handicap pour la délivrance des diplômes de fin de cycle». Et d’ajouter : «Ceci explique, en partie, le manque de diplôme octroyé à tout universitaire dans neuf cas sur dix en RDC, avec toutes les conséquences faciles à deviner pour l’emploi et, surtout, lorsqu’on va à l’extérieur du pays». Cette situation n’est due qu’à la négligence des services académiques. Le ministre Mashako promet aussi de sanctionner.
MEDIOCRITE DE PRODUITS DES UNIVERSITES ET INSTITUTS SUPERIEURS
Concernant les curricula de formation, ils doivent être revisités et mis en rapport avec le développement des compétences avec l’implantation des centres d’excellence pour les domaines cités ci-haut. La médiocrité, dont font montre les produits de nos universités et instituts supérieurs ayant terminé dans ces filières, pousse à cette revisitation. Pour le cas du 3ème cycle des filières médicales, le ministre a instruit le recteur de l’Université de Kinshasa de mettre sur pied une commission à la Faculté de médecine pour commencer la réflexion qui sera étendue aux doyens de principales Facultés de médecine de l’intérieur du pays en vue de doter la RDC d’un programme précis pour la spécialisation dans les différentes branches de la médecine ; y compris la formation en santé publique. Le tout devant être sanctionné par un diplôme légal, a fait savoir Mashako Mamba.
Quant à la répartition de l’argent provenant de la contribution des parents, 70% devraient servir aux primes, 20% aux frais de fonctionnement et 10% à l’investissement. Malheureusement, on se le partage comme des vautours. Et, dans la plupart des cas, «c’est un motif de crise et de conflit au sein des comités de gestion, d’une part, et entre les comités de gestion et les autres partenaires, d’autre part.
S’agissant de la création anarchique des chaires Unesco et des écoles doctorales, le ministre a suspendu carrément leur fonctionnement.
L’on ose croire que les mesures prises par le ministre de l’ESU vont contribuer, tant soit peu, à l’acquisition des compétences fondamentales indispensables à l’adaptation constante aux situations nouvelles ainsi que des capacités plus particulières liées aux marchés de l’emploi.
Et servent également à redonner l’image ternie de l’enseignement supérieur et universitaire en RDC.
Par DIOSSO OLIVIER
8 septembre 2010
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