RDC: A Dongo, les enfants à la maison pour raisons de sécurité
KINSHASA, 11 février 2010 (IRIN) – A Dongo, dans la province de l’Equateur, dans l’ouest de la République démocratique du Congo, théâtre de violences intercommunautaires d’octobre à décembre 2009, les écoles sont toujours fermées car les parents s’inquiètent de la sécurité, en dépit d’un appel du gouvernement provincial à les rouvrir.
« Nous avons demandé si les écoles pouvaient être rouvertes, mais les parents hésiteront tant que la milice sera toujours dans la nature », a dit Richard Baengeto, le ministre de l’Education de la province.
« Certains parents et leurs enfants sont toujours dans la forêt et ils refusent de rentrer dans leur village, craignant pour leur sécurité », a dit M. Baengeto à IRIN.
Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les affrontements entre les groupes des Lobala et des Boba ont fait plus de 200 morts et provoqué la fuite de 150 000 personnes – dont 60 pour cent sont des enfants – vers la République du Congo.
Selon un rapport de décembre 2009 des agences des Nations Unies dans le district du sud-Oubangui, dont Dongo est la capitale, la région compte 1 085 écoles primaires et 251 383 enfants.
La zone touchée par le déplacement compte 904 écoles primaires et 200 110 enfants inscrits. Les écoles de Dongo sont fermées depuis novembre, et depuis décembre dans d’autres endroits, après que la population a fui.
« Il y a 132 écoles à Dongo et dans les alentours. Une dizaine d’entre elles ont été détruites ou brûlées, mais la plupart sont dans un état avancé de délabrement, ayant été bâties durant l’époque coloniale belge. Les autres ont été construites avec de la paille par les villageois », a dit à IRIN Raphaël Sanduku, directeur de l’Education dans la province de l’Equateur.
En plus de la destruction des écoles, le matériel pédagogique a été volé et les tables emmenées à Dongo et Boyazala pour en faire du feu de bois, selon le rapport.
Sauver l’année scolaire
Les autorités provinciales ont prises des mesures pour sauver l’année scolaire en cours, en réarrangeant le calendrier scolaire pour rattraper les journées perdues, a dit M. Sanduku. « Mais certains parents ont envoyé leurs enfants finir leurs études à Bomboma, Muanda ou Bokonzi ».
Paul Mbila, un habitant de Dongo et père de huit enfants, dont trois dans le secondaire, croit que « le futur de nos enfants est compromis… Il est difficile de me persuader d’envoyer mes enfants à l’école tant que la sécurité n’est pas complètement rétablie ».
Les enfants et les adolescents ont aussi été la cible de violences. Certains ont été recrutés par les insurgés. A Bozene et Bobito, quatre enfants ont été victimes de violences sexuelles ; à Bozene une fille souffrant de trypanosomiase (la maladie du sommeil) a été violée par quatre soldats de l’armée de la RDC. Des cas similaire ont été enregistrés au marché de Bobito, selon des ONG.
Selon le ministère de l’Education de la province, la réhabilitation des écoles est « un besoin urgent. Le gouvernement de l’Equateur investira dans la réhabilitation de certaines des écoles brûlées ».
En réponse à la crise existant à Dongo, les ONG et la mission des Nations Unies en RDC (la MONUC) prévoient de mettre en place durant les six prochains mois des écoles temporaires dans les zones où se sont installées les personnes déplacées, pour au moins 24 600 enfants – soit 41 pour cent des enfants déplacés. Ils prévoient de fournir aux écoles des kits d’enseignement, et de réhabiliter 12 écoles pour un coût de 1,5 million de dollars.
Source: http://www.irinnews.org