Quelles sont les compagnies aériennes les plus sûres ?
Un site publie un baromètre de la sécurité des compagnies aériennes les plus sûres. Surprise, Air France ne fait pas partie des mieux notés.
Parce qu’il est très difficile de connaître le niveau de sécurité d’une compagnie aérienne, François Nénin, journaliste d’investigation et auteur de plusieurs ouvrages sur la sécurité du transport aérien a créée le site securvol.fr. « J’ai créée ce site bénévolement pour que les voyageurs puissent enfin savoir sur quel genre de compagnies ils vont voler, explique-t-il. Je veux en finir avec une hypocrisie qui dit que les avions ne sont pas dangereux en Europe. Comme les 7 crashs aériens de l’été 2005 l’ont montré, certaines compagnies poubelles emportent à leur bord des passagers européens et décollent de Paris ou d’Allemagne. Ce sont principalement des compagnies du bassin méditerranéen, de Turquie ou d’Égypte par exemple. »
Air France, classée B
Pour dresser le baromètre de la sécurité des compagnies, François Nénin utilise principalement les informations de l’Observatoire de la Sécurité aérienne et du tourisme (Obssat) de Genève avec qui il a noué un partenariat. Cet organisme indépendant actualise tous les jours des fiches de renseignements sur plus de 1400 compagnies et recense l’ensemble des incidents. Grâce à ses informations, securvol.fr classe les compagnies dans cinq catégories. A pour les compagnies de «bon niveau», qui n’ont pas eu d’incidents sérieux, B pour les compagnies «correctes» mais qui peuvent s’améliorer jusqu’à la classe E qui regroupe les compagnies à éviter car interdites en Europe ou dangereuse selon François Nénin. Le classement est établi à partir de nombreuses données : l’âge des avions, leur entretien, la formation de l’équipage, le respect des temps de repos ou encore l’environnement économique dans lequel évolue la compagnie.
Pour effectuer le classement, l’auteur du site utilise également les informations qu’il obtient de son réseau d’informateurs. C’est ainsi qu’il a décidé de classer Air France dans la catégorie B. « On m’a transmis des notes internes qui montrent qu’il y a des lacunes dans la formation des pilotes », affirme François Nénin. Même chose pour la compagnie Ryanair classée en C «sous réserve». Bien que ce géant du low-cost n’ait pas connu d’accidents mortels, il y a eu plusieurs incidents graves : un atterrissage en Irlande dans des conditions météorologiques ne réunissant pas les conditions minimales de sécurité et des pressions sur les pilotes pour emporter un minimum de kérosène.
Informations indépendantes
François Nénin ne cherche pas à faire de l’argent avec securvol.fr et refuse de faire de la publicité pour des compagnies aériennes. «J’ai lancé le site volontairement et bénévolement et je souhaite que l’information reste indépendante. Les annonces Google ont pour seul objectif de payer l’hébergement du site. Depuis la mise en ligne le 5 juillet, elles ont généré 7,84 euros », s’amuse le journaliste qui collabore par ailleurs avec le magazine Capital et pour un magazine automobile.
Source:
Camille Peyrache
25/07/2008
Le Figaro