PROBLEMES DANS LES LYCEES ET COLLEGES EN AFRIQUE
CAMEROUN
Ebolowa : Grogne au lycée bilingue
Les élèves s’estiment victimes d’arnaque.
Robert Ngono Ebodé
Source : http://www.quotidienmutations.net
Ebolowa
Grogne au lycée bilingue
Les élèves s’estiment victimes d’arnaque.
Les élèves du lycée bilingue d’Ebolowa expriment depuis quelques temps leur mécontentement au sujet de ce qu’ils appellent eux-mêmes "l’arnaque" dont ils sont victimes. "Nous ne comprenons plus rien dans notre établissement. On nous demande de l’argent à tout moment. D’abord les professeurs qui nous demandent de l’argent pour faire les photocopies des épreuves des séquences et devoirs qu’on nous donne. Ensuite maintenant, ce sont les dirigeants qui nous demandent de contribuer à l’achat des effaceurs de tableau à raison de 10 francs par élève. Et comme l’ardoisine qui a été utilisée pour peindre les tableaux était de mauvaise qualité et que les professeurs n’arrivent pas à écrire dessus, on nous demande de contribuer à hauteur de 200 francs par élève", déclare un élève de la classe de première de cet établissement. Pour leur part, les dirigeants du lycée semblent ne pas accepter ce qu’on leur reproche. "Notre photocopieuse est en panne. Celle du lycée classique et moderne également.
Or, le seul établissement public qui dispose d’une photocopieuse actuellement à Ebolowa, c’est le lycée d’Adoum et il ne peut pas supporter toutes nos demandes. Il est donc possible que certains enseignants demandent aux élèves de contribuer pour leurs propres épreuves. Pour ce qui est des tableaux, je reconnais que les techniciens qui ont fait ce travail, l’ont mal exécuté. Ils ont beaucoup dilué l’ardoisine et les tableaux sont de mauvaise qualité. L’administration du lycée va reprendre ce travail, c’est de son ressort. Quant à dire que l’argent a été demandé aux élèves pour faire ce travail, je ne suis pas au courant et il ne saurai en être ainsi", explique Mme Mariane Ze Ndzougou, censeur du second cycle au lycée bilingue d’Ebolowa.
Parmi les nombreux problèmes qui minent cet établissement public, on compte les effectifs pléthoriques. On rencontre parfois des classes de plus de 150 élèves au second cycle. Par ailleurs, des bancs qui sont exigés avant toute inscription de nouvelles recrues. "Avant mon inscription, on m’a exigé d’acheter un banc. Je l’ai apporté mais, il n’y a pas de place où le mettre car, la salle de classe est archi-comble. Vous nous voyez ici devant le bureau du proviseur, c’est pour qu’il trouve une solution pour nous qui n’avons pas de place en classe jusqu’à présent", dira un élève de cet établissement retrouvé justement avec six de ses camarades devant le bureau du proviseur.
Cet établissement est régulièrement en proie à des problèmes de violence : élèves qui battent les professeurs ainsi que les responsables. Pour mémoire il y a près de trois ans, c’est le proviseur actuel, Essola Ndongo, qui a failli être poignardé par un élève exclu. Il n’eut la vie sauve que grâce au courage d’un de ses surveillants qui réussit à neutraliser l’élève rebelle. On y a également décelé de grands foyers de drogue, d’alcoolisme et de toxicomanie. Ces dérives sont connues de tous à Ebolowa mais, aucune mesure, fut-elle administrative, n’a jamais été prise.