Poursuite des combats dans le Nord-Kivu en RD Congo
La mission des Nations unies au Congo démocratique (Monuc) tente d’imposer un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et les rebelles tutsis du général Laurent Nkunda dans l’est du pays.
Les rebelles ont affirmé dans un communiqué que les soldats gouvernementaux avaient attaqué dimanche deux de leurs positions au mortier et à l’artillerie lourde mais cette information n’a pu être confirmée de source indépendante.
Samedi, des duels d’artillerie avaient éclaté près de la ville de Sake, à 25 km de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, entre les rebelles postés dans les collines et l’armée congolaise déployée en contrebas.
Les soldats des Nations unies en poste à Sake ont été pris entre deux feux.
"Nous ne laisserons pas les rebelles prendre Sake. Il n’y a toujours pas de cessez-le-feu mais au moins ils ont pour le moment arrêté de se tirer dessus", a déclaré dimanche à Reuters le porte-parole de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.
Il a précisé que les casques bleus avaient vainement tenté samedi de négocier une trêve entre les belligérants, alors que des milliers de civils fuyaient les combats.
Vendredi, près de Masisi, plus au nord-ouest, des hélicoptères de combat de la Monuc ont ouvert le feu pour bloquer l’avance des rebelles.
"Mais à Sake les positions des combattants sont trop proches les unes des autres pour que nous puissions recourir à nos moyens militaires", a expliqué le lieutenant-colonel Dietrich.
La ville de Sake est située sur l’une des deux principales routes qui sortent de Goma, à quelques kimomètres seulement de camps qui abritent des dizaines de milliers de personnes déplacées.
Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement de Nkunda, a sollicité il y a quelques jours la médiation de l’Allemagne dans ses pourparlers avec Kinshasa.
Le mouvement tutsi et une douzaine de groupes rebelles actifs dans les provinces orientales du Nord et du Sud-Kivu ont conclu en janvier un accord de paix avec le gouvernement.
Les violences qui font rage depuis plus dix ans dans la région se sont néanmoins poursuivies et d’intenses combats ont à nouveau éclaté il y a trois semaines.
Le CNDP accuse les médiateurs de la Monuc, de l’Union européenne et des Etats-Unis de faire cause commune avec Kinshasa.
Le chef de la Monuc, Alan Doss, refuse la mise en place d’un nouveau cadre de discussions, comme le demande le CNDP pour revenir à la table des négociations.
"Nous ne voulons pas d’un nouveau cadre parce que les accords qui ont été signés couvrent tous les domaines. Il y a ces accords et ils doivent être respectés", a-t-il dit à Radio France Internationale. "Nous ne voulons pas que le sang coule mais nous sommes responsables de la sécurité des habitants menacés."
Joe Bavier, version française Guy Kerivel
Publié le 21/09/2008 à 17:20 Reuters