Portrait – IMMUNOLOGIE. UNE BRETONNE DISTINGUÉE AUX ÉTATS-UNIS

IMMUNOLOGIE. UNE BRETONNE DISTINGUÉE AUX ÉTATS-UNIS

Une Bretonne de 28 ans, Lætitia Le Pottier, vient de vivre une belle aventure. Elle a été sélectionnée lors d’un concours scientifique en immunologie avec neuf autres candidats tous installés aux Etats-Unis.

« Lorsque je suis arrivée à Washington, je pensais retrouver d’autres doctorants européens parmi les dix étudiants sélectionnés, mais j’étais non seulement la seule Française, mais aussi la seule Européenne. Les neuf autres candidats sélectionnés étaient soit Américains, soit étudiants étrangers déjà doctorants ou post-doctorants dans des universités américaines », raconte Lætitia Le Pottier qui termine son doctorat dans le laboratoire d’immunologie du Pr Pierre Youinou au CHU de Brest. La jeune scientifique, après un échec à la faculté de médecine, avait choisi d’entrer à l’IUT d’analyses biologiques à Brest, histoire d’assurer une formation professionnalisante. « Mais je voulais surtout faire de l’immunologie, une discipline que j’avais découverte en faculté de médecine. On m’avait appris au lycée que l’ADN était toujours le même au cœur des cellules.
La découverte des lymphocytes B m’a fascinée, ils étaient eux capables de façonner l’ADN, de le modifier pour mieux lutter contre les virus ou les bactéries qui s’attaquent à l’organisme. À partir de là, je me suis passionnée pour l’immunologie ».

De l’IUT à la recherche
Originaire de Tréméloir près de Saint-Brieuc, Lætitia Le Pottier, une fois son DUT en poche, a intégré la faculté des sciences de Rennes. « Je suis venue dans le laboratoire du Pr Youinou en stage de master et l’on m’a proposé de venir y faire mon doctorat sur un sujet ayant trait au syndrome de Gougerot-Sjögren (*) ». Son directeur de thèse, Jacques-Olivier Pers, lui propose de vérifier une hypothèse que personne n’a encore jamais réussi à mettre en lumière. Pendant un an et demi, elle a multiplié, sans résultats, les expériences avant d’atteindre son but. Dans quelques mois, elle présentera sa thèse et cherche désormais un post-doctorat.

Brest entre Harvard et Yale
Même si elle maîtrise bien l’anglais, toutes les publications d’importance en immunologie étant rédigées dans cette langue, Lætitia a été handicapée pour défendre son sujet. « J’avais presque appris par cœur mon intervention de 20 minutes, mais ensuite il y avait 10 minutes de questions. Je n’avais pas l’aisance des autres. Mais l’accueil a vraiment été très chaleureux. En discutant avec un Français qui venait d’arriver dans l’entreprise Immune qui organisait l’événement, il m’a appris que ce concours leur permettait aussi de réaliser leur recrutement des meilleurs jeunes pour leurs laboratoires ». Le résumé avec lequel Lætitia a participé au concours a de plus été retenu par « The Journal of Immunology ». Un article rédigé à « Brest-Même » va donc être publié entre deux productions de Harvard et de Yale !

* Le congrès mondial consacré à ce syndrome se déroulera à Brest, en octobre prochain. Ce syndrome peut affecter différents organes, provoquant notamment une sécheresse oculaire et buccale.

Catherine Le Guen
Source: http://www.letelegramme.com
19/01/09

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