Un an après le bac, Mayi Gnofam, 17 ans, entre en deuxième année de médecine
QUE SONT-ILS DEVENUS ?
Après l’avoir suivie tout au long de l’année scolaire, nous l’avions quittée il y a un an. Son bac S en poche, mention très bien, la Villeneuvoise Mayi Gnofam s’apprêtait à tout juste 16 ans à entrer dans le monde universitaire. La voilà aujourd’hui étudiante en médecine, assurée de passer en deuxième année.
Décrocher son bac avec deux ans d’avance, ce n’est déjà pas commun. Avec les félicitations du jury, ça l’est encore moins. « Ma plus mauvaise note, c’était en sport, se souvient Mayi. Je devais avoir 12 ou 13 sur 20. » Pour le reste, les correcteurs qui se sont penchés sur ses copies ont dû faire preuve de minutie pour trouver des erreurs : 18 en mathématiques, en SVT et en philosophie, 19 en anglais et en espagnol et enfin, 20 en physique !
Avec un tel relevé, Mayi avait l’embarras du choix pour poursuivre ses études. Elle a choisi de s’inscrire à la fac de médecine. « Être auprès des gens, les aider, les soigner, c’est un métier qui m’a toujours passionnée, avoue-t-elle. Mais c’était aussi un choix dangereux, parce que je n’avais pas beaucoup de connaissances en anatomie. » En septembre, la jeune femme de 16 ans a donc plongé dans ce grand bain, entourée d’étudiants âgés bien souvent de deux à trois ans de plus qu’elle. Rien à voir avec les cours du lycée Queneau. « Les deux premières semaines, nous avons enchaîné des journées de 8 heures de cours. J’ai senti un esprit de concurrence très rapidement. Les doublants voulaient décourager les nouveaux arrivants. Il y avait une drôle d’ambiance, mais elle a fini par devenir plutôt conviviale. » Concentrée, méthodique, Mayi a découvert de nouvelles disciplines aux noms plus ou moins rébarbatifs comme la biophysique, la biologie cellulaire, la biologie moléculaire ou encore la biochimie. « Au début, en voyant les cours, je me suis demandé comment j’allais faire pour retenir tout ça,sourit-elle. Je m’étais préparée à la difficulté, mais c’était quand même costaud. Et le travail n’est pas encadré. Il faut savoir pourquoi on est là. » Les premiers partiels, en janvier, sont venus conforter ses efforts. « J’étais dans le numerus, les étudiants admis en deuxième année. Mais rien n’était joué, parce que d’autres matières difficiles devaient encore être abordées après… » La jeune femme a donc poursuivi ses efforts, soutenue par sa famille. Il y a un mois, le verdict est tombé : ils étaient plus de 2 700 au départ, seuls 438 étudiants ont été admis en deuxième année. Mayi fait partie de ce petit groupe d’élus. « Je m’étais plus ou moins préparée à l’échec, parce que je ne suis pas invincible. Ça m’a poussée à travailler encore plus. Du coup, le fait d’être admise, ça a été un soulagement. C’était encore plus fort que d’avoir réussi mon bac !
» Actuellement en stage d’initiation aux soins infirmiers et d’aide soignant, la Villeneuvoise continue à apprendre son futur métier. Il sera temps, dans quelques années, de se spécialiser. Peut-être en chirurgie, peut-être ailleurs. « Mais avant cela, de toute façon, prévient-elle,il faudra encore beaucoup travailler… ».
Par CARINE BAUSIÈRE
7 juillet 09
Source: http://www.lavoixdunord.fr