Où étudier à l’étranger ?
Les bons plans pour trouver son programme hors de France. Extraits de l’ouvrage de Mélanie Lemaire intitulé Etudier à l’international (Editions L’Express, 2008).
Quels sont les programmes établis avec les pays anglo-saxons hors Europe ?
« Il n’existe pas de programme de type Erasmus entre les États- Unis et la France, reconnaît Marc Foucault. Mais il existe une tradition forte de coopération entre les universités américaines et françaises. C’est ainsi que nous avons pu mettre en place le programme Alliance, par exemple, entre Columbia University, Sciences Po Paris, Polytechnique et ParisI. Par ailleurs, nous prenons part également à des programmes mis en place par la Commission franco-américaine comme ceux concernant les assistants de langue ou d’autres plus spécifiques. Pour le Canada anglophone, l’Australie, l’Afrique du sud ou la Nouvelle-Zélande, c’est le même système: les établissements mettent en place leurs propres accords.»
Quels sont les programmes mis en place avec le Québec ?
Le principal échange qui prévaut au Québec est celui mis en place par la Crépuq (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec). Mais il existe également des accords entre établissements. « La Crépuq a mis en place un système d’échanges pour les étudiants de 22 pays dont la France, explique Diane Gagnon, directrice des affaires internationales et canadiennes au ministère québécois de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Ce programme leur permet de poursuivre une partie de leurs études au Québec durant une durée variant de trois à douze mois. Les étudiants s’acquittent des droits de scolarité dans leur établissement d’origine, mais ils peuvent avoir à payer des frais complémentaires comme la bibliothèque ou la couverture santé. Ils bénéficient des crédits obtenus au Québec pour valider leur diplôme final de leur établissement d’origine et sont ainsi assurés de ne pas perdre de temps lors de leur cursus dans la belle province.»
Quels sont les programmes mis en place avec l’Asie ?
« Il n’existe pas de programme spécifique avec les pays d’Asie, reconnaît Philippe Cordonnier, chef du service des relations internationales à l’université Lille II. Dans cette partie du monde, nous travaillons beaucoup avec l’agence universitaire de la francophonie (voir page 81) et plutôt dans l’accueil d’étudiants venus de là-bas que dans l’envoi de Français. Depuis plusieurs années, nous développons des relations avec des établissements chinois, de façon bilatérale. Nous sommes ainsi parvenus à mettre en place des partenariats dans diverses matières (gestion, commerce, sports…) avec les universités des provinces de Xien, du Wuhan, de Shanghai et de Shenyang.»
Quels sont les programmes établis avec les pays d’Amérique latine ?
À ce jour, le seul programme global se nomme Prefalc. Mais de nombreux établissements montent également leurs propres partenariats. « Depuis 2003, existe le programme Prefalc, explique Philippe Cordonnier. Il se décline en trois sous-programmes: Precac pour le Mexique, les pays de l’Amérique centrale et les Caraïbes, Premer pour les pays du Mercosur et le Chili et Prepa pour les pays andins. Il structure des réseaux d’établissements partenaires en France et dans les pays d’Amérique latine.»
Peut-on partir par soi-même sans intégrer un programme ?
C’est tout à fait possible, mais souvent moins confortable. À l’étudiant d’organiser toutes les modalités concernant le choix du cursus et de l’établissement, son inscription, les possibilités de reconnaissance… « Nous conseillons de privilégier la mobilité organisée plutôt qu’individuelle, explique Marc Foucault. Non pas que nous souhaitions mieux contrôler les flux, mais parce que la mobilité organisée est, en général, mieux intégrée dans le parcours de l’étudiant. Par ailleurs, les projets personnels sont souvent plus aléatoires, plus coûteux en efforts. Cela peut représenter une expérience très formatrice, mais souvent consommatrice de temps et d’énergie.»
« Dans le cadre d’une mobilité individuelle, rien n’est assuré, notamment pas la reconnaissance des diplômes, préviennent Graziana Boscato et Élisabeth Gros. Même si les crédits de formation européens (ECTS) ont permis de se mettre plus en phase sur les acquis de chaque cursus, beaucoup de chemin reste à parcourir. Par exemple, il sera difficile d’intégrer une formation en cours de cycle si on est parti hors programme : mieux vaut tenter de le faire après l’obtention d’une licence ou de son équivalent.»
« Il est possible pour un étudiant d’organiser lui-même son départ, hors des partenariats institutionnels, assure Salem Kacet. Le but est de soutenir une mobilité globale de tous les étudiants. Nous encourageons donc chaque jeune à partir étudier à l’étranger, quel que soit le cadre de ce départ.»
Mélanie Lemaire – 16/04/2008 12:20 – L’Expansion.com