Un véritable passeport pour la réussite
Connu et reconnu dans le monde entier, le MBA fait désormais l’objet d’une concurrence féroce entre les « business schools ». Une concurrence arbitrée en partie par les classements internationaux.
C’est le diplôme mondial par excellence. Celui que, de Shanghai à Boston, de Londres à Sydney, São Paulo ou Paris, des dizaines de milliers d’étudiants et de jeunes cadres convoitent. Celui aussi que les recruteurs reconnaissent et, le plus souvent, apprécient. Le Master of Business Administration fait figure de passeport pour la réussite dans le monde entier.
Conséquence : la concurrence se joue de plus en plus à l’échelle de la planète. Les rivaux directs de l’Insead, d‘HEC ou d’EM Lyon, pour les MBA « full time », se trouvent parfois à l’autre bout du monde, notamment outre-Atlantique ou en Asie, ou dans les autres pays du Vieux Continent. Déjà, leurs MBA attirent des candidats du monde entier. A l’Insead, on compte 81 nationalités parmi les participants, aucune d’entre elles ne représentant plus de 10 % de l’effectif. Sur les 200 inscrits du MBA d‘HEC, on recense 80 % de profils internationaux. Même pour les « business schools » moins cotées, le match se déroule à l’international, via l’Internet. Et ce, d’autant plus que les candidats recherchent également, en dehors de la formation, une immersion dans un contexte international. Aussi n’hésitent-ils pas à franchir les frontières pour s’offrir le MBA qui correspondra le mieux à leur projet et à leurs attentes. Pour les « business schools », le MBA est donc une vitrine et un moyen de se jauger mutuellement. « Difficile de discuter avec une université nord-américaine de renom si l’on n’a pas un MBA de bon niveau », observe Jean-Philippe Muller, directeur général adjoint d’Audencia.
L’envers du classement
Ce concours de beauté international entre les écoles a ses juges de paix : les classements publiés par les grands journaux anglo-saxons – le « Financial Times », « The Economist », « BusinessWeek » et « Forbes » -mais aussi de celui du magazine mexicain « Expansion », ou ceux d’organismes comme QS Top MBA ou SMBG. Devenus incontournables, ces classements sont utilisés aussi bien par les candidats que par les recruteurs. Ils doivent pourtant être utilisés avec prudence. S’ils peuvent fournir d’utiles indications, ils présentent aussi de sérieux inconvénients.
Les responsables de MBA, au demeurant, affirment rester sereins face aux divers classements publiés. « Ils sont un élément de reconnaissance, mais ils ne vont pas influencer notre stratégie ou nous pousser à faire évoluer notre programme », assure Patrice Houdayer, directeur général délégué d’EM Lyon. Même attitude chez Valérie Gauthier, directeur délégué du MBA d‘HEC. Difficile d’ailleurs, selon elle, d’expliquer pourquoi elle a dernièrement gagné 11 places dans le classement du « FT » : « Cela dépend sans doute des étudiants interrogés. Il se peut que, une année, ils ne soient pas représentatifs en termes de salaire ou qu’ils travaillent dans un secteur particulièrement touché par la crise. Alors que le MBA, lui, n’a pas changé. » La plupart de ces classements ont tendance à privilégier l’aspect quantitatif – et en particulier la progression de la rémunération -par rapport à la qualité de la formation dispensée. Laquelle est, comme on sait, le fruit d’une délicate alchimie, qui ne se réduit pas facilement à des colonnes de chiffres.
Par: CAROLINE MONTAIGNE ET J.-C. L
Source: http://www.lesechos.fr
30/03/2010