Mauritanie – Peu de candidats chanceux lors de l’édition 2009 du baccalauréat
Moins de 9% des candidats ont réussi lors du programme d’examen du baccalauréat en Mauritanie, qui marque le dernier selon les règles de l’ancien système éducatif. Certains élèves attribuent leur échec à une mauvaise notation ou au Ministère de l’Education.
Après des semaines d’attente, le Ministère mauritanien de l’Education nationale a annoncé, mercredi 29 juillet, les résultats du baccalauréat à la radio nationale et sur Internet. Le taux de réussite n’atteint pas les 9%.
Sur les 37 000 candidats inscrits sur les listes des examens du mois de juillet, ils n’ont été que 35 421 à se présenter aux épreuves. Et sur ce chiffre, seuls 3,279 élèves – ou 8.57% – ont obtenu le précieux sésame.
Maryam, 20 ans, élève en sciences a été la seule, dans sa classe réunissant 46 élèves, à réussir l’examen. "Merci à Dieu. Je me sens à la fois heureuse et fière", dit-elle. "J’ai travaillé tellement dur en vue de ce moment, c’est tellement merveilleux de profiter des fruits de son labeur".
Elle a immédiatement appelé sa mère.
"La réussite de ma fille est un rêve que j’ai bercé depuis si longtemps", dit sa mère. "Maintenant c’est une réalité qui m’emplit de joie. Je n’oublierai jamais cette sonnerie de téléphone, suivie par cette annonce heureuse".
Mercredi, les candidats au bac des différentes sections, escortés de leurs parents, ont envahi les cybercafés publics et les écoles pour l’annonce des résultats. D’autres ont préféré rester dans le confort de leurs foyers, écoutant la radio et espérant que leurs noms figureraient parmi les élèves admis.
"C’est bon," s’exclame joyeusement Omar, 22 ans. Il est élève en littérature moderne et il a entendu son nom à la radio."Grâce à Dieu. Je suis parvenu à réaliser mon rêve. Il ne me reste plus maintenant qu’à profiter de mes vacances d’été".
Selon les résultats annoncés par le Ministère, 3 380 élèves participeront à une session d’épreuves de rattrapage le 3 août, tandis que 10 227 autres ont définitivement échoué cette année, en raison de leurs maigres performances dans leurs devoirs préparatoires de contrôle continu.
Sayed Ahmad Ould Abka, porte-parole du Ministère de l’Education, dit que les résultats ne sont toutefois pas définitifs, la seconde session venant modifier les chiffres arrêtés pour le moment.
"Les taux de réussite sont raisonnables, plus ou moins", dit-il, " et nous nous attendons à leur hausse tangible lors des examens de rattrapage".
Les examens cette année ont marqué la fin d’un système éducatif en place depuis des décennies. A partir de l’année prochaine, les élèves travailleront sur des programmes modernisés.
"Parce que cette année est la dernière se déoulant sous les règles de l’ancien système," dit Ould Abka, "nous avons invité tous les élèves à prendre part à l’examen sans essai préalable, comme c’était le cas jusqu’à présent. La majorité d’entre eux a livré une performance très médiocre ".
De nombreux élèves sont tombés en larmes à l’annonce des résultats. Certains ont attribué leur échec au mode de notation, d’autres au Ministère. Très peu d’entre eux se remettent en cause.
"Les examens étaient simples, et ce que j’ai fait était vraiment bien", dit Al Qassem Ould Mohammed, très tendu et troublé par son échec."Les enseignants, souvent, ne font pas suffisamment attention lors de la notation des copies. Leurs victimes sont donc nombreuses. Les résultats sont désastreux et loin de refléter la réalité".
Sa mère est en colère, elle aussi."Il a fait ses études dans le public comme dans le privé", dit-elle."Il était supposé réussir, pas échouer".
Certains élèves ont montré plus de patience et ont accepté les résultats. C’est le cas d’Al Aliya Bent Al Mustaph.
Elle déclare qu’elle n’a pas eu de chance cette année."Il semblerait que je ne devais pas voir mon rêve se réaliser. Mais ce n’est pas la fin du monde".
Par Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud pour Magharebia à Nouakchott – 03/08/09