Maroc – Session de rattrapage du baccalauréat 2009

Session de rattrapage du baccalauréat 2009

Les lycées du Royaume ont accueilli jeudi, vendredi et samedi derniers les élèves qui n’ont pas réussi les examens du baccalauréat de la session ordinaire.

Selon les témoignages de plusieurs candidatss, la session de rattrapage s’est déroulée dans de bonnes conditions. Toutefois, et contrairement aux directives du ministère de tutelle, les surveillants ont été plus indulgents, affirment plusieurs élèves à la sortie des examens au lycée Chawki à Casablanca. "Certains ont carrément levé le pied face à des cas de tentative de fraude", assurent-ils en ajoutant que les épreuves ont été plus dures par rapport à celles de la session ordinaire. Leurs homologues littéraires ont passé jeudi matin l’épreuve de la langue arabe. "L’arabe n’est pas la matière la plus difficile… Nous redoutons surtout la philosophie”, témoigne Samir, étudiant en littérature qui passe son baccalauréat pour la deuxième année consécutive. Contrairement à ses camarades, Samir montre beaucoup de maturité en admettant que ce n’est pas la faute du professeur, qui est incompétent ou qui n’a pas pu terminer le programme, s’il n’a pas réussi à décrocher le sésame lors de ses précédentes tentatives.

Il reconnaît qu’il ne peut blâmer que lui-même. Une attitude qui est à encourager vu que la majorité des redoublants font porter, souvent à tort, la responsabilité de leur échec aux professeurs et autres correcteurs. ‘‘Au contraire, notre professeur de philosophie est compétent, c’est moi qui voulait réussir sans fournir suffisamment d’efforts". ‘‘Mais il faut aussi un peu de chance pour réussir”, lance sa camarade venue spécialement pour le soutenir et qui, contrairement à lui, a réussi lors de la session ordinaire. Malheureusement, d’autres candidats continuent à prôner que tricher fait partie de leurs droits naturels: ‘‘Les surveillants ne sont pas cools! Ils ne nous ont pas laissés "respirer" alors que pour la plupart d’entre nous c’est la dernière chance de décrocher le bac. Mais ce qui nous a vraiment énervés, c’est que certaines classes étaient surveillées par six professeurs tandis que dans d’autres, seulement un surveillant était présent. Il y a eu donc beaucoup de dépassements”.

Et des dépassements, il y en a eu effectivement beaucoup. Des candidats du lycée Chawki affirment que lors d’une fouille surprise, la majorité des élèves d’une classe se sont vus confisquer leurs anti-sèches "Hjabates", mais non leurs copies d’examen, comme le veut la logique et la loi. Une source sur place a démenti ces informations les qualifiant de rumeurs insensées propagées par des étudiants qui veulent se consoler après avoir mal passé leurs épreuves. Sauf qu’elle a affirmé qu’il y a eu des cas où des étudiants se sont vus retirer leurs copies d’examen. Leur sanction sera décidée lors du conseil disciplinaire. Les élèves des branches scientifiques, quant à eux, ont eu fort à faire avec l’épreuve de la physique passée jeudi dans la matinée. ‘‘C’était plus difficile que la session ordinaire! Vraiment la chimie était on ne peut plus difficile… Mais j’ai fait ce que j’ai pu en espérant réussir”, déplore Anas, étudiant dans la branche "Sciences de la vie et de la terre" et qui est à sa première tentative. ‘‘Si c’était à refaire, je repasserais l’épreuve. C’est pénible d’étudier toute une année pour qu’à la fin se voir pénalisé à cause d’une épreuve difficile”.

Par contre, l’épreuve de mathématiques était plus facile. Les candidats de la branche ‘‘Physique-Chimie” affichaient des sourires radieux à leur sortie du lycée Imam Boukhari, le vendredi en fin de matinée. Ils estiment que c’était plus facile que l’épreuve de la session ordinaire : ‘‘Avec un peu de chance, je pourrais compenser les points perdus en épreuve de chimie», a indiqué un candidat. Malheureusement pour les candidats en économie, l’épreuve de mathématique a été rude ‘‘car elle était trop longue”. Les étudiants, restés devant le lycée Mohammed V, n’en revenaient toujours pas. ‘‘C’est comme un châtiment qu’on nous a infligé. L’épreuve de comptabilité a été d’une facilité inimaginable. Franchement ça nous a surpris. Mais après l’épreuve de mathématiques, on a compris pourquoi », assène Bouchra. Elle s’est rendue samedi, tout comme ses collègues, au lycée Mohammed V pour passer les dernières épreuves à savoir l’économie générale et l’organisation des entreprises avant d’entrer dans la période stressante de l’attente des résultats.
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Expérimentation
Les épreuves de la session de rattrapage se sont donc passées dans de bonnes conditions. Voire même excellentes selon un professeur du lycée Moulay Benabdellah: «C’est la première fois que le ministère de l’Education nationale expérimente cette méthode qui consiste à regrouper les candidats de la même branche dans le même centre d’examen. Je me suis entretenu avec mes collègues et ils m’ont tous affirmé que les tentatives de tricheries ont diminué sensiblement, ce qui ne peut que renforcer le sentiment de responsabilité chez les élèves». Et d’ajouter que cette nouveauté a été seulement appliquée à Casablanca et qu’il serait bénéfique de l’étendre à l’ensemble des lycées du Royaume. Cela dissuadera-t-il vraiment les tricheurs ?

*journaliste stagiaire

Par karim handaoui* | LE MATIN
04 juillet 09
Source: http://www.lematin.ma

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