Le Soleil – [24/06/05]
Depuis trois ans que le forum « Afric Talents » a démarré, il ne cesse d’attirer des professionnels qui aspirent à travailler dans d’autres secteurs et des diplômés de l’enseignement supérieur en quête d’emploi. Dans cet entretien Mme Barro, chef du bureau « AfricSearch » nous fait le bilan du forum d’Afric Talents 2005 qui vient de s’achever.
De plus en plus, les entreprises et les étudiants sont attirés par ce salon de l’emploi. Qu’est-ce qui explique, selon vous, ce succès ?
Ce forum est ouvert non seulement aux jeunes étudiants diplômés mais aussi aux professionnels. C’est le seul forum de recrutement qui existe aujourd’hui, qui a lieu tous les ans en Afrique de l’Ouest et qui réunit des entreprises qui ont des besoins de recrutement partout en Afrique. C’est ce qui explique, à mon avis, l’engouement des chercheurs d’emploi pour ce forum.
Quels sont les principaux enseignements qu’on peut tirer de ce forum d’Afric Talents 2005 ?
Ce que nous avons de plus que l’année dernière, c’est au niveau de la diversité des secteurs d’activités. Cette année, nous avons eu un large panel d’entreprises basées au Sénégal ou ailleurs ayant des besoins de recrutement en Afrique dans des secteurs d’activité vraiment variés. Ce qui permet à chacun d’avoir des opportunités par rapport aux postes à pourvoir. Donc, c’est un peu le plus, en tout cas, de cette année. Maintenant ce qu’on peut retenir réellement viendra des réponses aux questionnaires que nous avons remis aux différents exposants et aux visiteurs. Nous allons dépouiller tout ça et faire une étude de toutes ces réponses pour mieux préparer le forum de l’année prochaine.
Parallèlement au salon de Dakar, d’autres rencontres du même genre sont organisées dans les pays de la sous-région. Qu’est ce qui a motivé cette décentralisation ?
C’est sur initiative du gouvernement malien et de l’Agence pour la promotion et l’emploi des jeunes de Bamako, qui ont fait appel à nos services, qu’un forum dénommé « Mali Talents » est organisé dans ce pays. Ce salon a réuni les entreprises ayant des besoins de recrutement uniquement sur le Mali. Nous sommes ouverts à toute organisation dans toute l’Afrique en dehors du Sénégal. Maintenant, il s’agira juste de voir un peu l’intérêt d’un tel forum dans ces différents pays qui nous sollicitent.
Concernant le recrutement, peut-on dire que Afric Talents 2005 a atteint ses objectifs ?
Nous pourrons vous le dire dans un mois, dans la mesure où le questionnaire qui est remis aux exposants nous permettra de connaître réellement le nombre de recrutements qu’ils ont faits en direct et ceux qu’ils ont prévus pour les différents candidats qu’ils ont rencontrés lors de ces deux jours. Mais il faut préciser que les entreprises, qui ont participé au forum, ont des besoins de recrutement immédiats, à moyen ou à long terme.
Quels ont été alors les secteurs les plus sollicités par les demandeurs d’emploi ?
Par rapport au nombre de personnes qu’il y avait devant les stands, on peut dire que c’est la Bicis et Shell. Mais parmi les entreprises qui ont exposé, il ne faut pas oublier que certaines d’entre elles sont à leur première participation. Cette année nous avions parmi les exposants Microsoft et la renommée de cette boîte a fait que les visiteurs sont allés aussi massivement à leur niveau. Mais il faut dire que les candidats ont rencontré toutes les entreprises présentes au forum.
Mais à part les étudiants, est-ce que les professionnels qui veulent travailler dans d’autres secteurs ont attiré l’attention des employeurs ?
Absolument parce que c’est une population qui intéresse les exposants aussi. C’est non seulement les jeunes diplômés mais aussi les professionnels.
S’il y a une forte demande de la part des employeurs, cela signifie, d’une certaine manière, que l’enseignement dispensé dans les écoles de formation sénégalaises en particulier et africaines en général est de qualité. Partagez-vous ce point de vue ?
C’est sûr que les écoles africaines, aujourd’hui, dispensent des enseignements de même niveau que certaines grandes écoles à l’étranger, qui ont une notoriété au plan mondial. Maintenant, il s’agit pour ces écoles de garder ce classement. Le « Mba Round Table », qui se fait parallèlement au forum Afric Talent, permet tout cela parce qu’il faut que ces écoles restent à l’écoute des entreprises.
Quelles sont les perspectives d’Afric talents 2006 ?
Encore une fois ça ne sera pas forcément de la quantité mais de la qualité. L’année prochaine, il y a aura encore des innovations majeures. Pour le moment nous allons réfléchir sur les remarques qui nous seront faites pour apporter les correctifs nécessaires afin de répondre toujours à l’attente des participants.