Nouvel Horizon – [13/05/05]
Les rideaux sont tombés hier au Palais des Congrès sur la première édition du salon malien de recrutement des cadres et des carrières dénommé Malitalents 2005. La cérémonie de clôture était présidée par le Secrétaire général du Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle le Dr Lamissa Diabaté en présence de nombreux jeunes demandeurs d’emploi, des représentants d’entreprises qui cherchent à recruter.
Pendant deux jours. les 10 et 11 mai 2005, les recruteurs et les jeunes diplômés ont échangé dans une atmosphère bon enfant dans plus de 20 stands conçus à cet effet et qui ne se désemplissaient pas. Pour une première, ce fut un coup de maître et l’engouement qu’a suscité cette première édition fait penser à l’organisation d’une deuxième édition que nous saluons très vivement. Selon les entreprises privées de la place et le Directeur général de l’Agence pour la promotion de l’Emploi de Jeunes (APEJ) M. Mohamed Fofana, il urge de réadapter la formation dispensée dans nos écoles aux besoins des entreprises pourvoyeuses d’emplois.
Tirant les enseignements de ce premier salon, le Directeur général de l’APEJ a affirmé qu’il y a réellement un marché d’emplois au Mali et des offres; plus de 1.000 jeunes ont visité les stands à la recherche d’emploi. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’il y a bel et bien une inadéquation, un déphasage entre les besoins des entreprises et les compétences disponibles sur le marché du travail.
Cet état de fait pose la nécessité de repenser le système éducatif malien en l’adaptant à un monde en perpétuel changement. C’est là que les décideurs chargés d’ élaborer les programmes scolaire et universitaire sont interpellés. Il a été remarqué au cours de ce premier salon que les juristes sont les plus grands demandeurs d’emploi.
Si les politiques de formation ne suivent pas l’évolution du marché d’emploi, cela peut constituer une vraie bombe sociale à retardement. A la cérémonie de clôture, le porte-parole des jeunes n’a pas caché leur déception. <<En venant ici, nous pensions que c’était un vrai salon de recrutement; mais nous avons vu les mêmes réalités qu’en ville, il n’y a pas eu de grand changement.
Nous avons plutôt vu des entreprises qui sont venues faire de la publicité, donc de la promotion de leurs entreprises au lieu de recruter>>, a-t-il dit. Selon l’un des employeurs M. Tiéman Coulibaly, fils de Moussa Balla Coulibaly, président du Conseil National du Patronat Malien (C.N.P.M), une entreprise sérieuse ne recrute pas comme ça à tout bout de champ. <<Elle doit prendre le temps de connaître son employé. De nos jours, un recrutement de jeunes coûte à l’entreprise deux ans de salaire parce qu’il n’est pas bien formé>>, a martelé Tiéman Coulibaly.
Les jeunes doivent donc apprendre une fois pour toutes qu’un emploi ne s’offre pas sur un plateau d’or, il s’arrache. Pari gagné donc pour le conseil national du patronat du Mali (C.N.P.M), l’Agence pour la promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) et le Cabinet AfricSEACH coorganisateurs de ce premier salon de recrutement au Mali. Malitalents 2005 a donc vécu, vivement donc Malitalents 2006.
Daba Balla KEITA