Mali – Au Mali, neuf femmes sur dix souffrent de mutilations génitales
Reuters – [22/02/06]
Plus de 90% des femmes maliennes ont subi des mutilations sexuelles, indique mardi la députée européenne Emma Bonino lors d’une conférence sur cette coutume qui se révèle parfois mortelle.
Le Mali, qui a signé l’an dernier le protocole de Maputo qui demande aux Etats d’interdire et de sanctionner les mutilations sexuelles féminines, a l’intention de rendre cette pratique illégale.
"Ici au Mali, malgré un long combat, la mutilation touche plus de 90% des femmes", a déclaré Emma Bonino, élue du Parlement européen et fondatrice de l’ONG Pas de paix sans justice.
"Le gouvernement et le parlement sont favorables à la mise en oeuvre du protocole de Maputo et d’une loi interdisant l’excision."
Le Mali, pays musulman, est l’un des pays les plus pauvres au monde. Quelque 90% de la population vit avec moins de deux dollars par jour.
Une présentation faite lors de la conférence citait une enquête de 2001 montrant que 75% des femmes maliennes sont pour l’excision.
D’où la nécessité d’une campagne préalable de "prise de conscience sur le terrain", comme l’a souligné Diallo M’bodji Sene, ministre malienne de la Promotion de la femme, des enfants et des familles.
Selon l’Unicef, trois millions de filles et de femmes sont mutilées chaque année sur le continent africain. L’excision, connue aussi sous le nom de circoncision féminine, consiste en l’ablation du clitoris et d’autres parties de l’appareil génital féminin. De nombreuses praticiens de l’excision ne sont pas formés et utilisent des instruments non stérilisés.