L’UNICEF dresse un bilan mitige de l’EPT en Afrique

Bamako, Mali (PANA) – Un responsable du Fonds des Nations unies pour
l’enfance (UNICEF), Dina Craissati, estime que l’Afrique
subsaharienne aura des efforts considérables à accomplir pour
atteindre les objectifs de l’Education pour tous (EPT) d’ici 2015, a
constaté l’envoyé spécial de la PANA à Bamako.

“Si l’Afrique subsaharienne veut atteindre cet objectif, il lui
faudra, d’ici cette échéance, multiplier par trois le nombre
d’enfants ayant accès à l’école”, a-t-elle dit, de retour d’une
mission d’évaluation dans plusieurs pays dont la République
démocratique du Congo.

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale destinée à
l’abolition des frais scolaires, M. Craissati a suggéré des pistes
susceptibles de permettre aux Etats d’Afrique au sud du Sahara
d’accélérer la scolarisation des enfants.

“Il ne fait aucun doute que l’abolition des frais scolaires est un
excellent moyen d’augmenter les effectifs scolaires. Le Malawi, qui a
choisi cette voie en 1995, a obtenu un accroissement de 51% de ses
effectifs”, a-t-elle indiqué.

“La suppression des frais scolaires est non seulement utile pour
l’augmentation des effectifs, mais aussi pour l’équité entre les
filles et les garçons. Elle est par ailleurs un excellent outil de
réformes en faveur d’une meilleure qualité de l’éducation”, a encore
noté la responsable à l’UNICEF.

Pour elle, la suppression des frais scolaires pour les parents
n’entraînerait pas des coupes budgétaires dans d’autres secteurs.

“L’abolition est un instrument d’accélération des effectifs pour
l’Afrique subsaharienne, mais c’est aussi une occasion pour permettre
une bonne allocation de ressources en même temps qu’une meilleure
gestion du personnel enseignant”, a-t-elle ajouté.

Abondant dans le même sens, le sécrétaire exécutif de l’Association
pour le développement de l’Education en Afrique (ADEA), Mamadou
Ndoye, a estimé que l’accroissement des effectifs scolaires va
permettre de “renverser les cycles inter générationnels de pauvreté”.

“L’éducation de jeunes Africains qui frappent aux portes des écoles
est indispensable pour en faire des citoyens conscients de leurs
responsabilités, de leurs droits et devoirs dans des pays
démocratiques”, a dit M. Ndoye, ancien ministre de l’Education de
base du Sénégal.

Il a exhorté les pays d’Afrique subsaharienne à poursuivre dans la
voie de l’abolition des frais scolaires, assurant qu’elle peut être
une stratégie efficace pour concilier la qualité et la quantité dans
l’augmentation des effectifs scolaires.

Près de 150 personnes participent jusqu’à vendredi prochain dans la
capitale malienne à la conférence internationale sur l’abolition des
frais scolaires co-organisée par l’ADEA, la Banque mondiale et
l’UNICEF.

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