L’ONU suspend un contingent en Côte d’Ivoire après des accusations d’abus sexuels
L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a annoncé, samedi 21 juillet, la suspension de "toutes les activités" d’un contingent marocain basé à Bouaké après l’ouverture d’une "enquête interne" pour des cas d’exploitation et d’abus sexuels. Les soldats seront cantonnés dans leur base jusqu’à nouvel ordre, conformément à la politique de "tolérance zéro" prônée en la matière par l’ONU.
"Le contingent marocain (…) a été suspendu suite à des allégations de nombreux cas de relations sexuelles que certains de ses éléments auraient entretenues avec des mineures", a indiqué un communiqué diffusé samedi, précisant que la décision avait été prise par le siège des Nations unies "en raison de la gravité des allégations et à la suite d’une enquête menée par l’Onuci".
CAS SIMILAIRES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Il s’agit de la première enquête interne des Nations unies sur des cas d’abus sexuels depuis 2003 et le déploiement de l’Onuci en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération de maintien de la paix. Samedi, les gouvernements ivoirien et marocain n’ont pas réagi à ces informations. Le contingent marocain, fort de 732 hommes, est le deuxième de l’Onuci en effectifs, après celui du Bangladesh.
A de nombreuses reprises, des missions de l’ONU ont été mêlées à des cas similaires, notamment en Erythrée, au Burundi, au Soudan, au Liberia et surtout en République démocratique du Congo (RDC), où des personnels de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) avaient été impliqués dans 140 cas d’allégations sur des abus d’exploitation sexuelle entre décembre 2004 et août 2006.