La chasse au logement étudiant
Capucine Junguenet
[17 août 2004]
Source : www.lefigaro.fr
Comme chaque année, la chasse au logement étudiant bat son plein. Et cette année, elle est particulièrement difficile, l’offre étant restreinte et les loyers souvent élevés. C’est pour cette raison qu’il est important de savoir que des aides au logement, attribuées par la CAF (Caisse d’allocation familiale) leur sont destinées. L’APL (Aide personnalisée au logement) est réservée aux étudiants vivant dans une habitation conventionnée. Elle est, par ailleurs, accordée en fonction de certains critères tels que les ressources du bénéficiaire, le montant du loyer… L’ALS (Allocation logement à caractère social), dont les conditions d’obtention sont les mêmes que pour l’APL, concerne les locataires du domaine privé. Enfin, L’ALF (Allocation logement à caractère familial) est destinée aux étudiants mariés ou chargés de famille.
François, originaire de Dijon, s’est penché sur la question au moins six mois avant le début de ses cours. Aidé par l’Epita, sa future école d’ingénieurs en informatique, il a trouvé une chambre de 11 mètres carrés à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Avec un loyer de 300 euros par mois, il pouvait compter sur quelque 80 euros d’APL. Même s’il explique s’être «retrouvé hors de Paris, dans un tout petit truc» et que rien ne correspondait à ses désirs, il avoue que «c’est normal car c’est toujours très difficile de trouver un logement quand on est un étudiant, surtout quand on vient de province».
De son côté, Benoît cherche depuis deux mois à se loger dans un studio. Venant d’Orléans, il a habité deux ans sur le campus de Supélec, et avoue qu’étant à Sciences po en même temps, «ce n’est plus vraiment pratique d’y habiter». Sa méthode à lui, c’est la consultation de sites Internet et d’offres de location figurant sur les panneaux d’affichage des couloirs du Crous de Paris (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires). Il estime que «passer par des agences normales revient beaucoup trop cher».
En effet, si les sites Internet et les «guides du logement étudiant» que l’on trouve dans le commerce sont nombreux, le Crous reste un moyen fréquemment utilisé. Assailli de demandes, le Crous de Paris donne l’occasion de constituer un DSE (Dossier social étudiant) du 15 janvier au 30 avril. C’est ce dossier qui permet la réalisation d’une demande de bourse et/ou d’un logement en résidence universitaire. Mais pour les 300 000 étudiants qui peuplent l’académie de la capitale, le Crous de Paris comptabilise 18 résidences où vivent 2 100 étudiants.
A côté de ce type de recherche, le bouche-à-oreille est un moyen comme un autre, et souvent fructueux, pour trouver un logement. Comme l’affirme Andry qui vient de Marseille pour intégrer une école de multimédia, «à part ça, il n’y a pas vraiment de méthode». Pour sa part, il cherchait «n’importe quoi» car «tant qu’on peut bosser correctement»… Sa trouvaille pour étudier : une chambre en appartement, pour laquelle il paye 150 euros par mois, ce qui est peu au regard des loyers des studios, chambres individuelles et autres hébergements dont la location gravite généralement autour de 400 euros. Pour la dénicher, il «a eu beaucoup de chance» et même si deux heures de trajet l’attendent tous les jours, il estime qu’il «y a pire».
Enfin, quand les parents s’en mêlent, les difficultés peuvent vite s’atténuer. C’est le cas de Florent, qui, après avoir passé une année dans une chambre d’une dizaine de mètres carrés, a emménagé dans un appartement qui en fait 35. Les propriétaires sont ses parents qui, «plutôt que de payer pendant cinq ans un loyer, ont préféré placer leur argent». Et François n’est apparemment pas une exception puisqu’il affirme connaître «au moins cinq personnes de mon entourage dont les parents ont fait le même investissement».