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Les Etats-Unis tentent de convaincre qu’ils sont toujours "ouverts"
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Le nombre d’étudiants étrangers, surtout originaires d’Asie, avait baissé à la rentrée 2003 pour la première fois depuis 1971.
New york de notre correspondante

Le gouvernement américain essaie d’encourager les étudiants étrangers à revenir étudier aux Etats-Unis. Depuis les attentats de septembre 2001, leur nombre a baissé. En 2003-2004, le nombre de demandes d’inscription a été de 572 500, soit une diminution de 2,4 % par rapport à l’année précédente.

Selon l’organisme centralisateur, l’Institute of International Education, c’est la première fois depuis 1971 que le nombre d’étudiants étrangers n’augmente pas.

Les autorités tentent maintenant d’accélérer les procédures de demandes de visa ou de contrôle des étudiants déjà installés sur le territoire américain. "Au-delà des difficultés, la perception a été que nous ne voulions pas d’étudiants étrangers, a déclaré le 6 janvier la responsable du bureau de la culture et de l’éducation au département d’Etat, Patricia Harrison, au cours d’une conférence de presse à Washington. Rien ne saurait être plus faux."

L’un des terroristes aux commandes de l’avion qui s’est écrasé sur le Pentagone, Hani Hanjour, se trouvait aux Etats-Unis avec un visa d’étudiant. Les nouvelles procédures imposées aux étudiants étrangers ont entraîné des retards importants. Pour tenter d’accélérer le traitement des dossiers, plus de 350 employés ont été recrutés dans les consulats. Les ambassades ont reçu instruction de traiter les dossiers des étudiants en priorité et le gouvernement a consacré 1 million de dollars en investissements technologiques. Ces efforts semblent avoir porté leurs fruits. Le nombre d’étudiants a été stabilisé lors de la dernière rentrée.

Pour les Etats-Unis, l’enjeu est de taille : si la proportion globale d’étudiants étrangers est nettement inférieure à celle de la France, elle s’accroît en revanche considérablement en troisième cycle. Ainsi, près de la moitié des étudiants en doctorat dans les disciplines scientifiques ou techniques sont étrangers, en majorité originaires de pays asiatiques. En écrémant ainsi le marché des étudiants étrangers, les universités américaines jouent un rôle d’aspirateur des élites mondiales. Les principaux pays qui envoient des étudiants aux Etats-Unis sont l’Inde (hausse de 7 %), le Japon (baisse de 11 %), la Chine et la Corée du Sud (41 % des étudiants étrangers à eux quatre). Le nombre d’Européens a diminué de 5 %, celui des Saoudiens de 16 % et des Koweïtiens de 17 %. La France est au 18e rang (6 818 étudiants, en baisse de 5,6 %). Les candidats se sont repliés sur la Grande-Bretagne (qui n’attire cependant que 270 000 étudiants). Selon les estimations gouvernementales, la présence des étudiants étrangers contribue pour 13 milliards de dollars par an à l’économie américaine (notamment en frais de scolarité).

Dans ses auditions de confirmation devant le Sénat, le 18 janvier, la nouvelle secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, a indiqué qu’elle allait s’employer à résoudre cette question tout en ayant pour souci premier la sécurité du pays.

Elle a aussi ajouté, en tant qu’ancienne responsable à Stanford, l’une des universités les plus réputées du pays, qu’un effort allait être fait pour l’accueil des étudiants étrangers. "Après le 11-Septembre, nous avons été obligés de nous inquiéter de qui se trouvait à l’intérieur de nos frontières. Nous avons pris des mesures qui auraient dû l’être depuis longtemps. Mais il est important, aussi, de rester ouverts."

Corine Lesnes

• ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 29.01.05

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