4. Libre expression : parlez-nous d’un sujet qui vous tient à coeur
Récemment, Cheikh Hamidou Kane, ancien ministre et auteur du célèbre roman « L’aventure ambiguë » que nous étudions à l’école, a présidé une réunion de l’Association « Partenariat pour le Retrait et la Réinsertion des Enfants de la Rue (PARRER) ». J’étais content de voir une telle initiative. Je suis actuellement très occupé par les révisions du Baccalauréat que je vais passer dans quelques jours ; sinon, je serais parti à cette réunion.
Je trouve que c’est une belle et généreuse initiative de s’occuper du retrait, pas seulement du retrait, mais surtout de la réinsertion des enfants de la rue car le phénomène des enfants de la rue constitue vraiment une plaie pour notre société. Personne ne doit se sentir bien et être fier de lui de voir ces enfants errer dans les rues de Dakar.
Les matins, lorsque je vais à l’école, je les rencontre au niveau des carrefours ou des feux rouges en train de mendier, habillés de vêtement sales et déchirés et pour la plupart sans chaussures. Alors que moi, je suis correctement habillé, je viens de prendre mon petit déjeuner et j’ai la chance de pouvoir aller à l’école, eux sont en train de tendre la main et de vivre dans la rue presque tout le temps. J’ai parfois honte, je me sens coupable et je suis parfois révolté par cette situation.
Et je suis d’autant plus gêné que, pour le cas du Sénégal, pays majoritairement musulman, ce sont souvent des « talibés », des élèves des écoles coraniques que leurs maîtres envoient dans la rue pour chercher à manger au lieu d’étudier.
C’est pourquoi, cette Association « PARRER » me paraît un bon moyen pour lutter contre ce fléau et pour le faire disparaître, surtout que c’est une association qui inscrit son action, non pas dans une condamnation et une dénonciation, mais dans un partenariat avec l’Etat et les Chefs religieux musulmans. Bravo à tous les initiateurs de cette association !