5. Libre expression : parlez-nous d’un sujet qui vous tient à coeur
Le sujet qui me tient à cœur est le problème de reconnaissance de l’excellence et du mérite ici chez nous Afrique et au Cameroun en particulier. Par excellence, nous entendons la valorisation des meilleures aptitudes dans chaque domaine en général, et dans le domaine académique en particulier. Nous percevons par mérite la reconnaissance non à titre posthume, mais du vivant de l’intéressé de l’exploit qu’il aurait réalisé en bravant des obstacles pour atteindre un résultat insoupçonné ceci au regard de ses conditions de vie. Cependant, au Cameroun, la réalisation de ces deux objectifs est très problématique, en raison de l’essor que connaît certains fléaux néfastes comme le tribalisme et la corruption.
Le tribalisme peut être considéré comme le sentiment de mépris et de rejet des personnes d’une communauté par celles d’une autre communauté.
Ce tribalisme se manifeste dans presque toute l’administration camerounaise car la plupart de nos dirigeants sont nommés à des postes de responsabilité qu’ils ne méritent pas, on les nomme parce qu’ils ont soit une affinité clanique ou soit un lien de filiation familiale avec un membre du gouvernement. Cette absence de valorisation de l’excellence se fait d’ailleurs ressentir à travers des bilans quasi-médiocres des structures ou entreprises dont ils ont la charge.
Ce qui est pire dans ce tribalisme, c’est qu’il est déjà présent dans les milieux scolaires et universitaires. A cet effet, lors des cérémonies de récompenses des meilleurs élèves et étudiants, plusieurs dirigeants d’établissement changent les noms de certains candidats méritants avec d’autres, en raison de leur tribu d’origine. C’est ainsi que l’on assiste à la promotion de la médiocrité au Cameroun.
En plus du tribalisme, la corruption participe également à la médiocrité qui est en plein essor au Cameroun.
La corruption pour sa part peut se définir comme étant l’obtention d’un avantage en échange d’une promesse de rémunération. Ce phénomène mine le plus notre continent. On se rappelle qu’en l’an 2000, l’ONG Amnesty International avait inscrit le Cameroun à la tête du classement des pays les plus corrompus au monde. Nombreux sont les postes de gestion au Cameroun acquis moyennant des « pots de vin ».
Selon nous, c’est ce problème de reconnaissance du mérite et de l’excellence ici chez nous en Afrique qui pourrait justifier l’immigration clandestine des Africains pour l’Occident, et particulièrement celles des « cerveaux ».Toutefois nous pensons que l’immigration n’est pas la solution à ce problème. En effet imaginons un seul instant que l’Afrique se vide de toute sa substance grise, qui développera notre continent? C’est ça le véritable problème. Nous estimons donc que c’est à nous la jeunesse Africaine, la jeunesse Camerounaise conscient d’inverser la tendance actuelle des faits et de penser déjà à mettre sur pieds le plus rapidement possible les bases d’un retour immédiat de la promotion de l’excellence dans tous les domaines que ce soit.