Le GMAT, premier pas vers le MBA

Le GMAT, premier pas vers le MBA

SELECTION. Le test est surtout exigé pour les cursus classiques à plein temps.

Catherine Dubouloz
Vendredi 26 septembre 2008

Il est le sésame qui permet d’entrer dans les procédures d’admissions de 2000 business schools à travers le monde. Peu connu hors des cercles spécialisés, le GMAT (Graduate Management Admission Test) est pourtant passé, chaque année, par plus de 200 000 candidats à un MBA.

Cet examen standardisé mesure diverses compétences, telles que les maths, la logique, le raisonnement analytique, le niveau d’anglais ou l’expression écrite. Il dure quatre heures, face à un écran, dans un centre agréé. Les questions, essentiellement sous forme de QCM, se complexifient à mesure que le candidat répond correctement. A l’issue du test, le score oscille entre 200 et 800 points. Les écoles de management qui trustent les premières places des classements mondiaux exigent souvent un résultat minimum: 600 points pour postuler au MBA à plein temps de l’IMD, à Lausanne, par exemple, où la moyenne des volées est de 680. Idem à HEC Paris.

En Europe, le GMAT est un repère utilisé prioritairement pour évaluer les candidats aux programmes de MBA classiques, à plein temps, destinés aux jeunes professionnels. «Nous l’exigeons aussi bien pour le MBA traditionnel destiné aux 25-35 ans, que pour le MBA destiné aux hauts potentiels en activité de la même tranche d’âge», commente Valérie Gauthier, directrice déléguée du MBA d’HEC Paris. «Le GMAT n’est que l’un des éléments indicateurs dans le processus de recrutement, mais il est intéressant car tout le monde est placé sur le même plan.» Valérie Gauthier estime aussi qu’il a une valeur prédictive de la performance: il permet d’anticiper des difficultés, en statistique ou en anglais, par exemple.

A HEC Genève, le GMAT est demandé aux candidats intéressés par le MBA à plein temps, spécialisé sur les organisations internationales. «Ce test constitue un critère objectif de comparaison entre des candidats qui ont un CV peu parlant, car ils ont peu d’expérience professionnelle», explique Emmanuel Josserand, directeur du MBA en emploi à l’Université de Genève.

Expérience déterminante

A l’inverse, le GMAT est moins demandé pour les MBA en emploi (Executive MBA ou EMBA), destinés à des managers confirmés. Ainsi, ni l’Unige ni l’Université de Lausanne ne l’exigent pour leur EMBA. «Les candidats ont dix à douze ans d’expérience, ils gèrent des équipes, des budgets, nous pouvons nous baser sur leur CV pour les sélectionner», estime Isabelle Chappuis, directrice des admissions à l’EMBA en management et finance d’entreprise de l’UNIL. La situation est la même à HEC Paris.

Certaines écoles sont dans une posture intermédiaire. Pour entrer dans le Trium EMBA de la London Business School, d’HEC Paris et de l’Université de New York (Stern), les candidats qui ont plus de quinze ans d’expérience n’ont pas besoin de montrer patte blanche. Les autres, si.

Pour pouvoir déposer sa candidature au nouvel EMBA en management des institutions bancaires et financières du Swiss Finance Institute (SFI), les candidats devront aussi passer le GMAT. «D’un côté, nous le demandons, car les candidats doivent être en mesure de comprendre des formules statistiques et mathématiques, et cela leur permet de se préparer, explique Claudia Pfenniger, directrice des programmes au SFI. Mais d’autre part, nous tenons aussi compte du fait qu’il est plus difficile de passer ce genre de test à 40 ans qu’à 25.»

Entre les écoles qui le demandent et celles qui ne l’exigent pas, d’autres questions entrent aussi en ligne de compte. Comme le fait que certaines ont une base de recrutement plutôt locale. «Nous recevons environ 70 candidatures pour 30 places, c’est gérable», lance Isabelle Chappuis.

L’excellence de l’établissement entre également en jeu. L’IMD, qui figure parmi les meilleures business schools mondiales, reçoit environ 1000 candidatures pour les 90 places de son MBA à plein temps. «Nous exigeons le GMAT aussi bien pour ce MBA que pour les Executive MBA, mais il ne représente qu’une infime partie du processus d’admission qui comporte d’autres évaluations, explique Katty Ooms-Suter, directrice des admissions et du service de placement du programme MBA de l’IMD. Il est avant tout utilisé pour comparer des candidats qui viennent de dizaines de pays avec des diplômes différents.

Les candidats qui ont les plus hauts scores sont-ils les mieux placés? Pas nécessairement, estime Katty Ooms-Suter. «Nous ne cherchons pas de gens qui soient seulement académiquement forts. Ils doivent aussi être très compétents dans les affaires, le leadership, la gestion d’équipe, et le GMAT ne mesure pas cela.»

Source:
http://www.letemps.ch

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