Les prix flambent et l’indignation monte. Ces derniers mois, le riz, devenu depuis les années 1970 un aliment de base dans de nombreux pays d’Afrique, aurait augmenté de 50% en Côte d’Ivoire et en Centrafrique, de 39% au Cameroun, jusqu’à atteindre 300% de hausse en Sierra Leone. Mais ce n’est pas la seule céréale dont le coût connaît une hausse exponentielle. Selon l’Unesco, les prix du soja et du blé ont crû respectivement de 87% et 130% depuis mars 2007. Des augmentations qui provoquent de sérieuses tensions sociales, notamment au Cameroun, où des émeutes auraient fait une quarantaine de morts fin février.
Comment expliquer cette envolée des prix? En ce qui concerne le riz, Frédéric Lançon, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), explique que dans un contexte de stocks peu importants, «la baisse des exportations de la Chine et de l’Inde? soucieuses de pourvoir à leur propre marché? conjuguée à l’entrée sur le marché des importateurs du Ban gladesh en raison d’un accident climatique à l’automne» ont suffi à provoquer des tensions, et, de fait, une flambée des prix.
La solution? Pour les ministres africains de l’Economie et des Finances réunis le 2 avril dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie, un des moyens à court terme d’endiguer la hausse des prix consiste à suspendre ou diminuer les taxes sur certains produits. Mais, à long terme, l’enjeu serait, évidemment, d’accéder à l’autosuffisance.
Armelle Le Goff
20 Minutes, éditions du 08/04/2008 – 07h23
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