La résistance de la tuberculose en Côte d’Ivoire inquiète l’OMS
Paris, France – La Côte d’Ivoire présente des cas de tuberculose multirésistante "anormalement élevés" par rapport au reste de l’Afrique, a affirmé, jeudi à Paris, un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Léopold Blanc, qui a ajouté qu’aucune explication scientifique n’a encore été trouvée à cette situation.
Dans un entretien accordé à la PANA, M. Blanc, qui est coordinateur du Programme DOTS à l’OMS, a indiqué que l’hypothèse la plus vraisemblable au sujet de la situation en Côte d’Ivoire est la mauvaise prise en charge de la tuberculose pendant une longue période dans ce pays, avant dé déplorer, d’une manière générale, l’absence de surveillance épidémiologique de la tuberculose sur le continent africain.
"De façon générale, nous manquons d’informations fiables sur la résistance de la tuberculose en Afrique. Fort heureusement, dans les pays qui ont établi des données, la tuberculose a été très bien prise en charge", s’est-il réjoui.
Il a, par ailleurs, souligné la progression spectaculaire de la tuberculose mulitrésistante dans le monde, affirmant que cela pose de graves problèmes de prise en charge des personnes contaminées.
"Nous avons aujourd’hui 400.000 personnes atteintes de tuberculose multirésistante dans le monde. Il faut assurer une prise en charge médicale efficace à tous ces malades à travers l’association de plusieurs molécules", a expliqué M. Blanc.
"Nous avons besoin de laboratoires spécialisés pour le diagnostic, de ressources humaines qualifiées pour l’accompagnement thérapeutique", a-t-il ajouté, rappelant que l’OMS a conçu pour les 3 prochaines années un programme de lutte contre la tuberculose multirésistante estimé à 2,15 milliards de dollars.
Avec quelque 500.000 morts chaque année, la tuberculose constitue la deuxième cause de mortalité en Afrique, après le paludisme.
Selon l’ONG Médecins sans frontières (MSF), aucune nouvelle molécule pouvant améliorer la prise en charge des tuberculeux ne pourra être mise au point avant 2015.
Paris – 27/12/2007
Panapress