La crise scolaire et l’Etat de droit au menu de la presse senegalaise

Dakar, Sénégal (PANA)- La grève de l’Intersyndicale des enseignants,
décrétée sur dix jours, a été le principal sujet de la presse
sénégalaise cette semaine à côté de la politique, a constaté la PANA.

Dans son édition du mercredi 07 mai, le quotidien gouvernemental, “le
Soleil” écrivait à sa Une, “il faut sauver l’année scolaire”,
expliquant que “300 heures de cours ont été perdues sur les 750
nécessaires à la validation du quantum horaires”.

Pour “le Soleil”, les dix jours de grève décrétés par
l’Intersyndical des enseignants risquent de compromettre l’année
scolaire, d’où l’appel lancé à l’endroit de tous les acteurs de la
crise (gouvernement et syndicats) “à trouver très rapidement des
compromis pour sauver l’école sénégalaise”.

Déjà avant “le Soleil”, le journal “Le Matin”, dans son édition du
mardi 6 mai, avait tiré la sonnette d’alarme, se demandant “comment
sauver l’année scolaire”.

Selon “Le Matin”, la crise scolaire “perdure avec deux parties qui
s’arc-boutent chacune sur ses convictions, générant une impasse”.
Mais fait remarquer le journal, “l’Intersyndical cherche à prendre
langue avec les pouvoirs publics, (mais) ces derniers ne semblent pas
disposer à les écouter, arguant du fait que la grève aurait un
soubassement politique”.

Une situation qui explique sans doute le titre de “Walfadjiri
quotidien”, qui écrivait dans son titre principal du mardi 06 mai
qu’avec “230 heures perdues, les signes d’une année blanche se
précisent”.

Hormis le sujet sur l’année scolaire, les quotidiens sénégalais
avaient partagé leurs titres entre la crise alimentaire et la
politique cette semaine.

Après la dissolution de dix conseils municipaux et ruraux la semaine
dernière, dont la majorité était contrôlée par des partis
d’opposition, le journal “Sud Quotidien” s’est demandé, dans son
édition du vendredi 9 mai, si “Rewmi” (le parti d’Idrissa Seck,
ancien Premier ministre et maire de Thiès dont le conseil municipal a
été dissout) va défier l’autorité, en référence à une marche que
les jeunes de ce parti entendaient faire le jour de parution du
numéro.

De son côté, le journal “Le Quotidien” a préféré faire un état des
lieux sur la nouvelle Constitution sénégalaise votée en janvier 2001,
en faisant remarquer que “douze modifications ont été faites par le
pouvoir en sept ans”, sous le titre “Défiguration de la
Constitution de 2001: Wade, le mauvais esprit des lois”.

Intervenant pour éclairer le débat, un constitutionnaliste, Abdoulaye
Dièye, indique qu’il y a “une instrumentalisation de la
Constitution à des fins politiciennes”.

Remarque bien partagée par les magistrats, dont les avis sur la
situation de l’Etat de droit au Sénégal ont été rapportés dans les
colonnes de “L’Observateur”, autre quotidien qui écrit: “l’ingérence
du pouvoir exécutif dans le travail des tribunaux met souvent en
cause l’indépendance des magistrats” qui, poursuit le journal,
“demandent un peu plus d’indépendance”.

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