Sénégalais d’Italie : Vérone, niche industrielle
Publié le Mardi 8 juin 2004
Le long séjour dans l’eau ne transforme jamais un tronc d’arbre en crocodiles. Les Sénégalais de Vérone sont restés eux-mêmes, avec toujours ce sens aigu de l’accueil, de l’hospitalité, de la disponibilité et de la solidarité. Leur présence à l’hôtel de la Fondation Cum installe une chaleur familiale, une parfaite ambiance dans une atmosphère de confiance. Dans les salles d’où étaient émises les idées pour le meilleur devenir du continent ou encore dans les couloirs où s’échangeaient les contacts autour d’un chaud cappuccino, tout a baigné dans la cordialité à l’africaine. Malgré leur grand nombre au pays de Dante, la douceur du bercail leur manque. Au total, ils sont 83 000 dont 73 000 en situation régulière. Mais selon les dernières statistiques de la loi Bosi-Fini, des noms d’Umberto Bosi, ministre des Réformes institutionnelles et Jean Franco Fini, vice-président du Conseil italien, ils sont 63 000 Sénégalais en Italie. Ces chiffres sont établis sur la base des cartes consulaires qui traduisent leur présence sur le territoire italien. Avec ce nombre, le Sénégal occupe la 7ème place des pays qui comptent des immigrés en Italie. Derrière la Pologne,1er(du fait de la nationalité du Pape Jean-Paul II qui défend par ailleurs les immigrés), l’Ukraine (2e), le Maroc (3e), le Nigéria (4e), la Tunisie (5e) et l’Algérie (6e). A leur début, on les désignait sous l’appellation de «Vu cumpra» (la contraction de voulez-vous acheter). Un fait lié au secteur traditionnel d’activité des premiers émigrés : le commerce. Aujourd’hui, les Glou, comme les surnomment leurs compatriotes Modou Modou de France, investissent tous les créneaux porteurs de l’immigration, notamment le travail ouvrier. D’où leur implantation en masse dans la Lombardie, la région la plus industrialisée, abritant entre autres, la société Fiat. C’est d’ailleurs la zone qu’ont choisie les 1 700 Sénégalais de Vérone. Et, contrairement à Brescia, les Sénégalais de Vérone n’ont pas voulu se regrouper dans un foyer d’immigrés où ils peuvent être une proie facile en cas de pépin. Nous avons rencontré leur président lors du colloque sur la réconciliation en Afrique organisé du 19 au 21 mars 2004 par le Centre d’orientation pour les études africaines (Cosa) et le Réseau de Bissau en collaboration avec les autorités religieuses de la Guinée-Bissau et de Vérone (nord-Est d’Italie). Bassirou Diène, président de l’Association des Sénégalais de Vérone, fait ici le tour d‘horizon de la vie d’immigré de ses compatriotes dans la ville de Roméo et Juliete..
Réalisé par : Babacar DIOP
Source : http://www.lequotidien.sn