Les immigrants diplômés désavantagés
OTTAWA | Une autre étude, celle-là diffusée hier par Statistique Canada, confirme qu’un immigrant titulaire d’un diplôme universitaire a moins de chances d’obtenir un emploi qu’un individu né au Canada possédant un tel diplôme.
L’étude, qui se penche sur les immigrants arrivés au pays au cours des cinq dernières années, indique que leurs chances de trouver un emploi sont encore moindres s’ils proviennent de régions comme l’Asie ou l’Afrique.
En 2007, le niveau d’emploi pour les diplômés universitaires âgés de 24 à 54 ans nés au Canada était de 90,7%. Il tombait à 73,3 % pour les immigrants qui avaient obtenu leur diplôme au Canada.
De ceux qui avaient obtenu leur diplôme aux États-Unis, 77,8 % avaient trouvé du travail, contre 73,8% pour ceux qui détenaient un diplôme européen, 65,5 % un diplôme asiatique et 59,7 % qui avaient étudié en Amérique latine.
Les Africains plus touchés
Les immigrants diplômés d’universités africaines avaient obtenu le moins de succès alors que 50,9 % seulement avaient trouvé un emploi cinq ans après leur arrivée.
Une porte-parole de Citoyenneté et Immigration Canada, Danielle Norris, a indiqué que le niveau de connaissance d’une des deux langues officielles du pays peut influencer l’employabilité. Les qualifications acquises à l’étranger, les exigences du marché et l’expérience de travail au Canada sont également des facteurs.
Les niveaux de succès peu élevés de ressortissants de certaines régions comme l’Afrique peuvent refléter le fait qu’ils sont admis au Canada comme réfugiés ou dans le cadre d’initiatives de réunification familiale.
«Ils n’arrivent peut-être pas avec les compétences (reliées directement aux besoin du marché)», a expliqué Mme Norris. Elle a noté que le nouveau bureau de référence des compétences vise à aider les nouveaux arrivants à travailler dans leur domaine et que l’écart des sans-emplois diminue avec le temps passé au Canada.
Un avocat spécialiste de l’immigration, Lorne Waldman, a indiqué que le racisme des employeurs pouvait être partiellement responsable de la situation mais que le facteur le plus important demeure la faillite des politiques gouvernementales dans la reconnaissance des acquis à l’étranger.
Source:
Kathleen Harris
Sun Media
19/07/2008