Guinée – Le mirage de l’Occident : la Suisse refuse plus de 600 visas étudiants
ExcelAfrica – [15/11/04]
L’année 2004 a été une année de déboires pour les jeunes étudiants candidats à l’exil. Du moins c’est le constat que l’on peut faire après que l’Office fédéral de l’immigration, de l’intégration et de l’émigration suisse ait décidé de refuser six cent visas étudiants. Depuis belle lurette, la Guinée se vide de ses jeunes intellectuels. Ce départ massif des bras valides pour les pays «riches» est une conséquence de la déconsidération des tenanciers du pouvoir à l’égard de l’enseignement supérieur, de la mauvaise répartition des richesses du pays et de la mauvaise utilisation des ressources humaines. Les institutions d’enseignement suisses sont devenues depuis quelques années les zones de prédilection des bacheliers et diplômés guinéens en quête de parchemins à validité universelle. Si pour les années passées, le visa était obtenu par la presque totalité des étudiants, pour cette année ce fut le cas contraire. En réponse à ces demandes massives, des lettres de refus d’entrée et de séjour pour études ont été distribuées comme des prospectus. Dans ces lettres à contenu identique, les exposés des motifs étaient entre autres : «En vertu des articles 4 et 16 LSEE, l’autorité statue librement dans le cadre des prescriptions légales et des traités avec l’étranger sur l’octroi d’une autorisation de séjour. Cette liberté demeure entière quelles que soient les dispositions prises par le requérant». Plus loin, il est mentionné que : «Pour les autorisations, l’autorité doit tenir compte des intérêts moraux et économiques du pays ainsi que du degré de surpopulation étrangère». Ensuite, il est précisé que : «L’autorité est tenue d’appliquer une politique restrictive d’admission. En outre, elle doit s’assurer que tout étranger admis en Suisse a la volonté de regagner son pays d’origine, en cas de besoin ou au terme du séjour. L’expérience démontre trop souvent qu’une fois autorisé et le but du séjour atteint, l’étudiant cherche à demeurer en Suisse, n’hésitant pas à utiliser tous les moyens à disposition pour tenter de parvenir à ses fins». Enfin, il est dit que : « L’autorisation ne saurait être délivrée lorsque la situation socio-économique et politique du pays d’origine est précaire, comme c’est le cas actuellement en Guinée. Un retour au pays une fois la formation assurée n’est donc pas suffisamment garanti».
Une synthèse de TOURE Fodé Saliou, Correspondant d’ExcelAfrica