Guinée Conakry – Baccalauréat session 2005, des résultats catastrophiques!
ExcelAfrica – [16/08/05]
Les résultats du baccalauréat première et deuxième parties ont été publiés cette semaine sur toute l’étendue du territoire national par le Service National des Examens et Concours Scolaires sous la tutelle du Ministère de L’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Éducation Civique (MEPU-EC). Radiodiffusés sur les antennes de la Radio Télévision Guinéenne (RTG), ces résultats sont, dans l’ensemble, jugés catastrophiques par les élèves et leurs parents ainsi que par certains cadres de l’éducation nationale.
Le baccalauréat représente un véritable repère dans le cursus scolaire en Guinée. C’est à partir de là que les élèves censés avoir le niveau sont déclarés aptes à suivre les cours d’enseignement supérieur avec une certaine spécialité.
Cette année, avec la réduction à 6 du nombre de matières contre 10 ou 11 les années précédentes, nombreux étaient les éléves et parents d’élèves qui s’attendaient à de bons résultats. Mais ce fût la déception totale car il y a eu plus de malheureux que d’heureux. Sur les 84 000 candidats qui ont affronté cet examen, seulement 33 609 ont été reçus.
A Conakry comme dans la Guinée profonde, les chiffres sont alarmants. Tenez, au niveau du Baccalauréat première partie, il a été enregistré 5 284 admis pour l’option Sciences Sociales contre 9 209 et 6 397 admis respectivement pour les séries Sciences Mathématiques et Sciences Expérimentales.
Pour le baccalauréat seconde partie, les reçus sont de 4 913 pour les Sciences Expérimentales contre 4 431 pour les Sciences Sociales et de 3 375 pour les Sciences Mathématiques. A ces derniers, s’ajouteront les bacheliers des années précédantes qui se comptent aujourd’hui par milliers pour les épreuves du concours d’accès aux institutions d’enseignement supérieur. Ce concours qui surplante le baccalauréat, premier grade universitaire dans d’autres pays de la sous région, n’a plus sa raison d’être aussi bien pour les élèves que pour leurs parents. Ironiquement appelé par les bacheliers “Baccalauréat troisième partie”, cet examen constitue une véritabale source d’enrichissement pour certains cadres en charge de son organisation. Les places sont vendues aux bacheliers dont les parents sont de gros commerçants ou qui sont "placés" dans les hautes sphères de l’administration.
Selon le Ministère de l’Éducation nationale, à compter de la session 2005/2006, les lauréats du baccalauréat seconde partie passeront les épreuves du fameux concours d’accès aux institutions d’enseignement supérieur. Une décision qui donne des grincements de dents dans les rangs des lauréats.
Par Touré Fodé Saliou
Correspondant d’ExcelAfrica à Conakry