Les étrangers appelés à "régulariser leur situation" en Gambie
Source : (©AFP / 08 février 2005 22h41)
BANJUL – Le directeur général des services gambiens de l’Immigration, Musa Mboob, a appelé mardi les ressortissants étrangers établis en Gambie à "régulariser leur situation" en s’acquittant des taxes liées à leur séjour malgré l’expiration du délai prévu par les dispositions légales.
Selon ces dispositions, les étrangers ont jusqu’au 31 janvier pour s’acquitter de ces taxes, revues à la hausse par les autorités gambiennes au début de l’année 2003.
Musa Mboob a indiqué dans un entretien avec l’AFP que peu de ressortissants étrangers enregistrés dans le pays s’étaient mis en règle avec la loi à la date du 31 janvier, sans donner de détails.
"Nous invitons tous les non Gambiens à venir régulariser leur situation. (…) Qu’ils viennent payer spontanément sans aucune pression" et malgré l’expiration du délai, a déclaré M. Mboob.
Ils peuvent s’adresser sans risque aux "services agréés" de l’Immigration, a-t-il ajouté.
Il a rappelé que les ressortissants des quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) doivent se procurer une carte d’étranger délivrée contre 1.000 dalasis, la monnaie gambienne (1 dalasi vaut 20 FCFA, soit 0.03 euro). La même carte coûte 1.500 dalasis aux étrangers originaires de pays autres que ceux de la CEDEAO.
Le permis de séjour est établi à 1.300 dalasis pour les ressortissants de la CEDEAO, et à 1.800 dalasis pour ceux des autres pays, sauf pour les étudiants qui doivent débourser 1.100 dalasis quelle que soit leur nationalité.
Quant aux opérateurs économiques, ils sont astreints au paiement d’une somme annuelle de 10.000 dalasis pour la délivrance d’une licence les autorisant à exercer en Gambie.
En cas de contrôle inopiné, ceux qui ne sont pas en règle avec la loi risquent la détention jusqu’au paiement des taxes imposées, et en cas de refus, l’expulsion de la Gambie.
Le directeur général des services gambiens de l’Immigration a par ailleurs annoncé l’arrestation récente de plusieurs personnes pour avoir escroqué des étrangers ou leur avoir établi de faux documents. Musa Mboob n’a fourni aucune indication de chiffres et de dates, mais a précisé que ces personnes avaient été placées sous mandat de dépôt et se trouvaient mardi détenus à Brikama (environ 30 km de Banjul).
Avant 2003, les étrangers, ressortissants ou non de la CEDEAO, payaient 20 dollars pour le permis de séjour et 2,5 dollars pour la carte d’étranger en Gambie. Après l’adoption de la nouvelle grille, plusieurs dizaines de non Gambiens avaient quitté le pays, notamment pour le Sénégal voisin, expliquant qu’il leur était impossible de payer ces taxes revues à la hausse.
La CEDEAO comprend le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, réunis au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), auxquels s’ajoutent le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Leone.
(©AFP / 08 février 2005 22h41)