Gabon – Les élèves de 4è sensibilisés aux méfaits des drogues et d’une sexualité précoce
L’Union Plus – [04/03/05]
L’adolescence étant une période de son évolution au cours de laquelle l’être est soumis à toutes les tentations, les intervenants ont demandé aux jeunes de s’abstenir d’alcool, du tabac et de relations sexuelles prématurées.
«Mens sana in corpo sano.» Une âme saine dans un corps sain. Le lieutenant-colonel major de police, Victor Mounanga A’Mateba, par ailleurs directeur général par intérim de l’Office central e lutte anti-drogue (Oclad), ne pouvait pas mieux démarrer. Hier, au collège Bessieux de Libreville, dont la locution proverbiale ci-haut énoncée est la devise, il a donné en milieu de matinée, une conférence sur les méfaits des drogues. Public cible : les élèves des classes de 4è, parce que vivant à une phase critique de leur existence: l’adolescence. Une période de son évolution au cours de laquelle l’être est soumis à toutes les tentations.
Les méfaits de la drogue, de l’alcool et des relations sexuelles précoces en milieu scolaire étaient donc au centre de cette séance d’échanges fructueux que le directeur général par intérim de l’Oclad a eus avec plus de 250 élèves, essentiellement inscrits dans les classes de 4è au collège catholique Bessieux. Autour de l’officier supérieur de police, d’autres acteurs de la campagne de sensibilisation, à savoir MM. Paulin Obou’ou, censeur du premier cycle, Luc Nzué Nguema, président de l’Association gabonaise de lutte contre la drogue et Dr Maka Agnambié, communicateur en santé.
Selon le censeur du premier cycle, les élèves de 4è ont été ciblés, singulièrement en raison de leur âge et aussi et surtout parce qu’ils sont les plus sensibles aux questions évoquées plus haut. C’est par eux qu’il fallait donc commencer. «C’est à partir de cette classe que les comportements chez les adolescents changent. Ils sont les plus visés car plus fragiles. Ce choix n’est donc pas fortuit», a commenté l’éducateur.
Pour Mounanga A’Mateba, les drogues douces ou dures et d’autres psychotropes, une fois utilisés, déforment l’activité mentale chez le sujet consommateur. «Leur abus peut conduire à une mort lente ou brutale. Cette situation est encore bien plus grave chez les jeunes dont les organismes sont en pleine croissance» devait-il marteler. «Un certain nombre de fous qu’on rencontre à Libreville ont des degrés divers, une relation avec la drogue», a laissé entendre l’officier supérieur de police. Qui précisera, en outre, que les drogues peuvent induire d’autres maladies comme le syndrome d’immuno déficience acquise (sida), du fait que dans le cas d’espèce des toxicomanes, qui s’échangent régulièrement des seringues souillées, se contaminent sans le savoir.
OVERDOSES • Côté overdoses, il a indiqué qu’il s’agit d’une consommation massive d’un produit dopant qui, dans la majorité des cas, débouche sur la mort dans d’atroces souffrances. Cette prise excessive se manifeste au finish, au niveau de l’organisme du consommateur, par l’éclatement de ses vaisseaux sanguins qui entraîne automatiquement un arrêt cardiaque.
Pour Luc Nzué Nguéma, de plus en plus de jeunes s’adonnent à la drogue dans le prétendu dessein d’augmenter leurs capacités intellectuelles. Une pratique qui, à ses yeux, n’est pas évidente car ne produisant pas toujours lés effets escomptés. A l’occasion,-il a opportunément ra pelé à ses interlocuteurs qu’ils apprenaient dans une espèce de "Zone rouge" constituée par la Gare routière, l’Avenue Jean-Paul II et le Boul-Bess, trois sites où l’on consomme de l’alcool et du tabac en quantité industrielle.
Pour faire bonne mesure, il leur a présenté les dangers qu’il y a à consommer du tabac et de l’alcool, alors même qu’on est vêtu de son uniforme et cela, pendant lés heures de cours. Compte tenu de cet état de fait, l’intervenant a indiqué qu’une brigade sera incessamment installée, dont la mission va consister à fournir des informations relatives aux cas avérés de consommation de tabac et d’alcool dans l’enceinte scolaire. Et d’ajouter que ceux des apprenants pris en flagrant défit seront purement et simplement rayés des effectifs du collège. Un numéro de téléphone va d’ailleurs être déployé à cette fin, a-t-il précisé.
Quant au censeur du premier cycle, il a invité ses élèves à se comporter dorénavant en agents de lutte contre la toxicomanie et de servir de relais à l’administration. « Cette attitude, a-t-il assuré, aiderait à bouter hors du collège Bessieux, tous les élèves qui s’amuseraient à prendre au sein de l’établissement, des produits interdits».
En ce qui le concerne, le Dr Moka Agnambié, communicateur en santé, s’est appesanti sur les méfaits des rapports sexuels précoces chez les adolescents.
«Parce que leurs organismes ne sont pas encore bien formés, donc immatures, parce qu’ils n’ont pas encore acquis l’indépendance économique et financière, parce qu’ils n’appréhendent pas encore suffisamment les mécanismes de la vie sentimentale, les adolescents devaient attendre le moment opportun pour se lancer dans la grande aventure de la vie», a fermement conseillé le médecin à la retraite.
Il a ajouté que pour se mettre à l’abri des surprises de l’existence, l’humain devrait être en phase avec la nature. Car, s’il en sort, il récolte la catastrophe. A son tour, il a démontré le côté négatif de l’alcool et du tabac, leurs incidences sur la santé physique et mentale de l’individu. Ces produits comportant en leur sein de nombreux poisons qui perturbent le fonctionnement normal du corps.
Pour finir, il a demandé à ses filleuls de ne pas s’enfermer dans la fumée, une prison dont il est difficile de s’en sortir. A contrario, il les a exhortés à se constituer en messagers qui répandront à travers leur collège, la parole qui sauve : «évitons le tabac, évitons l’alcool !».