L’association des étudiants gabonais d’Antony, en France, à organisé le 17 septembre une rencontre pour trouver des solutions collectives à la situation de précarité dans laquelle sont plongés plus de 80% des étudiants boursiers gabonais dont les bourses viennent d’être supprimées par la Direction générale des bourses et stages (DGBS).
Les nouvelles autorités de la DGBS auraient-elles jeté le bébé avec l’eau de bain ? Beaucoup d’étudiants gabonais sont de cet avis, notamment ceux de France comme le suggère le cri d’alarme l’association des étudiants gabonais d’Antony.
Selon cette association, «sans aucun préavis, la DGBS a changé les critères d’attribution, de renouvellement et de suppression des bourses d’études. Le livret de l’étudiant boursier du gouvernement gabonais 2010, censé informer les étudiants gabonais sur leurs droits et obligations n’a même pas été distribué aux étudiants. Ce livret aurait même, déjà été modifié trois fois : il serait encore en cours de modification». Par ailleurs, la DGBS aurait «exigé au Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS) l’application stricte et rigoureuse des dispositions législatives et réglementaires en vigueur au sein de la DGBS et entre les deux entités. Dispositions qui demeurent, à ce jour, inconnues de la majorité des étudiants gabonais», indique l’association. Selon elle, sur 3000 étudiants boursiers en France, la DGBS ne se serait prononcée à ce jour que sur 733 dossiers, mais 607 suppressions auraient déjà été prononcées.
Sur la base des informations recueillies auprès du CNOUS, 80% de ces suppressions seraient dues à l’attente des résultats de l’année écoulée et de l’attestation de l’inscription de l’année 2010-2011. Pour l’association, «le pire reste donc à venir étant donné que plus des 3/4 des étudiants sont en attente du traitement de leurs demandes». La direction du CNOUS suggère tout de même aux étudiants qui ne peuvent obtenir actuellement une inscription, faute d’argent, de souscrire auprès de leurs établissement d’origine une inscription sous réserve du paiement des frais de scolarité, ou tout au moins joindre une préinscription et les résultats définitifs de fin d’année 2009-2010. L’autre souci majeur des étudiants concerne la décision prise par la DGBS le 13 septembre dernier. Elle a en effet décidé que l’Etat financerait désormais tous les étudiants sans exception à hauteur de 3049 euros, soit un peu plus de 2 millions de francs CFA. «Il n’y a plus de prise en charge totale pour les grandes écoles ou établissements avec convention particulière. Tous ceux qui sont dans les établissements sans distinction de convention où les frais de scolarité sont supérieurs à 3049 euros devront s’engager à payer seuls le reliquat. Il est fort possible que ceux dont les dossiers ont été marqués du sceau «transfert» verront simplement leurs bourses transférées au Gabon au motif que leur formation est dispensée sur le territoire national», s’inquiète l’association. Si rien n’est fait d’ici là, l’association craint que la scolarité de milliers d’étudiants ne soit compromise, car ces « derniers ne pourront plus régler ni leur frais de logement, ni leur frais d’inscription, encore moins le reliquat de leur frais de scolarité allant au-delà de 3049 €.
Par conséquent, il leur sera impossible de renouveler leur titre de séjour à la préfecture». Si l’horizon n’est pas encore totalement sombre, car ils peuvent encore introduire des recours qui seront examinés, selon la DGBS, durant la Commission du mois d’octobre, beaucoup d’entre eux sont vraiment aux abois.
Source: Gaboneco
Dimanche 19 Septembre 2010