Le système des bourses étudiantes réformé pour la rentrée 2008 (6e para)
AP | 19.09.2007 | 17:39
Quelque 50.000 étudiants supplémentaires bénéficieront de bourses à la rentrée 2008, a annoncé mercredi la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, dans le cadre de la "nouvelle architecture pour le financement de la vie étudiante".
Ce nouveau système de bourses vise d’abord à rendre plus lisible le système de bourses, aujourd’hui fondé sur vingt dispositifs différents et 18 critères d’attribution, et d’élargir le nombre de bénéficiaires, notamment ceux des classes moyennes, précise le ministère de Valérie Pécresse qui a présenté son projet en conseil des ministres.
Pour les étudiants issus de familles non imposables, "les bourses sur critères sociaux sont profondément réformées". Le montant de l’aide accordée dépendra désormais du revenu du foyer fiscal auquel est rattaché l’étudiant et du nombre d’enfants à charge de ce foyer. Les revenus issus du travail étudiant ne seront pas pris en compte dans ce calcul.
Ce sont 50.000 jeunes supplémentaires qui bénéficieront de cette modification, soit une augmentation de 10% pour un total de 550.000 étudiants.
Afin de rendre le système plus juste, les bourses des étudiants les plus défavorisés vont être augmentées de 4,5% à la rentrée 2008. Cette revalorisation concernera les 100.000 étudiants dont les familles gagnent moins de 7.000 euros par an.
"Au maximum, ce sera 436 euros par mois" auxquels "il faut ajouter 180 euros d’aide au logement, 40 euros par mois pour les frais d’inscription de scolarité et de Sécurité sociale, qui sont entièrement pris en charge par l’Etat", a expliqué Mme Pécresse sur France-Info. "Ca veut donc dire au maximum, sur la part Etat, quelque chose qui se situe aux alentours de 650 euros par mois", a-t-elle précisé, soulignant que les étudiants concernés pourront "en plus toucher des bourses complémentaires, qui sont des bourses des collectivités locales".
D’autre part, le gouvernement crée un fonds national d’aide d’urgence pour aider les étudiants à faire face aux situations exceptionnelles survenant en cours d’année universitaire (perte d’emploi d’un parent, rupture avec la famille…). Un accès facilité à l’emprunt est également prévu pour tous les étudiants, sous la forme de prêts remboursables à longue échéance après obtention du diplôme.
Deux nouvelles bourses sont créées pour récompenser le mérite et favoriser les séjours d’études à l’étranger. Une bourse de mobilité internationale d’un montant de 500 euros par mois aidera 30.000 étudiants partant à l’étranger. Une bourse de mérite, de 200 euros par mois, sera attribuée aux lycéens ayant obtenu une mention très bien au bac, pour toute la durée de la licence, et aux étudiants lauréats de leur licence pour leur master. Trente mille étudiants en bénéficieront à la rentrée 2008.
Le corollaire de ces aides sera un contrôle renforcé des abus. Le versement de toutes les bourses sera conditionnée chaque semestre à la communication au Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS), qui verse les aides, du relevé de notes de l’étudiant, afin de s’assurer de son assiduité.
Pour la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), cette réforme constitue "un début (…) ambitieux et prometteur". Mais "nous espérons que ces mesures seront les premières d’un plan pluriannuel d’amélioration des conditions de vie et d’études tout aussi ambitieux", souligne le syndicat dans un communiqué.
Plus critique, l’UNEF juge les annonces en matière d’aide sociale "très décevantes", car elles concernent "moins de 10% des étudiants et ne permettront qu’à 6,5% des étudiants de revenir à leur pouvoir d’achat de 2001". Dans son communiqué, l’UNEF souligne que cette réforme ne s’appliquera qu’en 2008 et ne représente qu’une enveloppe de "50 millions d’euros", au lieu des "150 millions d’euros" que préconisait Laurent Waquiez dans son rapport de juillet 2006 sur les aides étudiantes. AP