Le bac n’est plus une fin en soi
Le coup d’envoi du bac 2009 a été donné jeudi matin , avec l’incontournable épreuve de philosophie. Mais le bac n’est plus une fin en soi. Un tiers des jeunes d’une génération ne l’a pas. "Année après année, le baccalauréat a acquis le prestige d’une institution désormais bicentenaire, celui d’un sésame vers l’enseignement supérieur", déclarait mercredi, lors de sa conférence de presse sur le bac, le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos.
Du fait de la démocratisation de l’enseignement supérieur et de l’élévation du niveau des qualifications, une proportion croissante de bacheliers poursuit des études. L’exemple des professeurs est éclairant. "Il y a une trentaine d’années en France, on pouvait être cadre ou enseignant sans avoir le bac. Aujourd’hui, ce n’est plus possible", explique Eric Charbonnier, expert sur les questions d’éducation à l’OCDE. Et bientôt, avec la réforme de la formation des enseignants, on ne pourra plus être professeur des écoles sans avoir bac + 5. Même le bac pro commence à s’inscrire dans cette évolution : à la rentrée 2010 sera créée la première "grande école" pour les meilleurs bacheliers pros.
Et pourtant, encore aujourd’hui, un tiers des Français de 18 ans n’a pas le baccalauréat, soit en n’atteignant pas la terminale, soit en échouant aux épreuves. Le bac n’est ainsi ni "bradé", ni "donné", martelait en 2008 un rapport du Sénat, rappelant que 100.000 lycéens le rataient chaque année. Après des années de hausse de la proportion de bacheliers dans une génération, la France a ainsi atteint vers 1995 un palier de 64 % qu’elle n’arrive pas à dépasser (au tableau d’honneur du baccalauréat, les filles devancent clairement les garçons ; en 2007, elles étaient 70 % à décrocher le précieux sésame. Leurs homologues masculins n’étaient que 59 %… ). D’où la tension actuelle que le patron de Sciences-Po Richard Descoings, chargé d’une mission sur le lycée, relevait dans son rapport rendu début juin. Selon lui, il n’y a pas encore de consensus sur les objectifs fixés par les lois de 1989 et 2005 sur l’Ecole qui visent 80 % des jeunes au niveau terminale et 50 % au niveau licence.
Source: Le Point Avec AFP
18 juin 2009