Le pape a raison. Dans l’avion qui le transportait au Cameroun, le pays que le Saint Père a choisi pour sa première visite en terre Africaine, le Pape a fait des déclarations sur le préservatif qui font l’objet d’une intense polémique ici en France. En tant que Camerounais, et par conséquent en tant que premiers concernés, il n’est pas normal de se taire.Tout d’abord, il convient de le dire haut et fort que les Camerounais sont fiers d’accueillir le Pape.
Nous sommes fiers que notre pays soit celui que le Pape Benoît XVI a choisi pour sa première visite sur le continent africain.
C’est un succès diplomatique incontestable à mettre au crédit du Président de la République, le Grand Camarade Paul Biya. L’effervescence populaire qui a marqué cette visite papale sonne comme une validation par le peuple camerounais des démarches entreprises par les autorités.
Pendant ce temps, ici en France la polémique bat son plein. Depuis pratiquement une semaine, on ne parle que de ça. Pour avoir dit que le problème du sida ne peut pas se résoudre par la seule distribution des préservatifs, le Pape est actuellement vivement contesté en France. La réprobation est générale, des associations aux médias jusqu’au sommet de l’Etat. En effet, la ministre de la santé en personne a eu la dent particulièrement dure envers le Pape qu’elle considère comme un irresponsable dans un communiqué de l’AFP.
Madame Bachelot s’est dite « absolument catastrophée » par les propos du Pape qui sont pour elle, « une contre-vérité scientifique absolue ». Et comme il fallait s’y attendre, un sondage publié cette semaine situe à 55% le pourcentage de Français défavorables au Pape Benoît XVI et une grande majorité d’entre eux souhaitent sa démission pure et simple.
Et Le Cameroun dans tout ça…
Sans détours, nous autres Camerounais ne nous sentons pas concernés par cette polémique franco-française. Non pas parce que nous sommes contre l’usage du préservatif comme un moyen efficace de prévention du sida et maladies sexuellement transmissibles, mais parce que ce débat est révélateur du traitement de l’information à la française qui consiste à ne retenir d’un discours ou d’une déclaration que « la petite phrase » qui va nourrir la polémique. C’est une pratique qui conduit très souvent à la manipulation. Et nous n’en sommes pas loin ici.
En effet, qu’est ce que le Pape a dit, et que faut-il en retenir ?
Voici ce qu’a déclaré le Saint Père : « On ne peut pas résoudre le problème du SIDA avec la distribution de préservatifs ; au contraire elle aggrave le problème. La solution est double : d’abord, une humanisation de la sexualité, un renouveau spirituel, humain, intérieur, qui permet ainsi de se comporter différemment avec les autres. Et deuxièmement, une amitié, une disponibilité pour les personnes qui souffrent ».
Très sincèrement il n’y a pas de quoi fouetter un chat dans cette déclaration du Pape si on lit entièrement la phrase. On ne peut pas résoudre le problème du sida avec la distribution des préservatifs, cela signifie que la lutte contre le fléau que représente le sida, pour être efficace, requiert davantage d’armes et de moyens que la simple remise de capotes aux gens.
Le préservatif est un moyen de lutte contre la pandémie du VIH sida qui doit faire partie d’un ensemble plus grand qui implique aussi la remise en cause des pratiques sexuelles, la prise en charge de malades, un accompagnement spirituel et psychologique des malades et des familles….
A mon avis, j’estime qu’on ne parle pas de la même chose. Le Pape a parlé de la lutte contre le sida qui doit faire appel à plusieurs catégories d’armes alors qu’en France la polémique porte essentiellement sur les moyens de prévention de la maladie.
Quand le Pape parle d’amour, ici en France on comprend et on parle de sexe, ce qui n’est pas du tout le même sujet. Autant le préservatif est “le seul et unique moyen de prévention” de cette maladie “dont on ne guérit pas” encore comme le dit à juste titre Roselyne … [lire la suite]
Source : Camer.be
