Etudiants camerounais en Tunisie: "la bourse, c’est pour quand?"

Etudiants camerounais en Tunisie: "la bourse, c’est pour quand?

Faut-il le souffler à certains organismes africains chargés des bourses universitaires accordées à leurs étudiants inscrits en Tunisie : leurs « protégés » en souffrent ! Modestie des montants, retards excessifs dans le versement des bourses, manque de visibilité et nécessité d’un meilleur d’encadrement. Evidemment, les autorités tunisiennes et les associations estudiantines et sociales font de leur mieux et n’épargnent aucun effort pour venir en aide aux étudiants africains hôtes de la Tunisie. Mais, ces derniers n’hésitent pas parfois à faire part aux medias de leurs conditions difficiles. Témoignages d’un groupe d’étudiants camerounais recueillis par un journal électronique de leur pays camer.be.

Chaque jour, ce sont les mêmes discussions qui les préoccupent : « La bourse, c’est pour quand ? Ces gens-là nous ont oublié ou quoi ? Vous êtes sûr que nous sommes toujours boursiers du pays ? On fait comment pour la bouffe? ». Voilà quelques unes des interrogations quotidiennes de ces jeunes étudiants camerounais en Tunisie qui se sentent abandonnés à eux-mêmes, par Yaoundé, depuis un an maintenant."L’attente a été longue", me confiait un jeune boursier, « nous avons patienté, patienté. Aujourd’hui, c’est plus fort que nous ; le pays c’est mieux car là-bas", avant d’ajouter: "Il nous est arrivé de manger du pain avec de l’eau sucrée (Café Bahoulé comme disent les Ivoiriens) ; Et dire qu’on attend de nous des résultats exceptionnels ! C’est ce moquer de nous ».

Ce jeune boursier n’a pas tort car comme dit l’adage, « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Durs les moments que vivent les boursiers camerounais en Tunisie. Et la situation risque de perdurer. Le pire, c’est qu’on ne sait pas trop qui en est responsable. Unanimes, les étudiants le déplorent: « quand on leur pose la question,On se contente de rejeter la responsabilité sur les autres. Tantôt ce sont les ambassades (Tunis et Alger), tantôt c’est la direction de bourse à Yaoundé, tantôt, c’est le Ministère des Finances ». C’est ce dernier département qui est pointé du doigt.

"En effet, nous explique un étudiant, depuis près d’un an, le Cameroun s’est doté d’une représentation diplomatique à Tunis. En toute logique, celle-ci devrait donc désormais s’occuper des préoccupations des ressortissants camerounais en Tunisie comme le faisait celle d’Alger en Algérie jusqu’à il y a un 1an. Mais le problème c’est que le personnel de l’Ambassade à Tunis semble n’avoir pas été désigné à ce jour exception faite de Monsieur l’Ambassadeur déjà en poste. La question est donc de savoir pourquoi faut-il autant de temps pour rendre cette ambassade opérationnelle ? Mais, en attendant, la faute en incombe, selon ces étudiants, au Ministère des Finances qui n’a pas pris les choses en mains à temps en désignant un « percepteur » pour "l’AmbaCam" à Tunis. Il y a quelques temps, les étudiants boursiers camerounais de la ville de Sfax saisissaient différents organismes au Cameroun dont la Présidence de la République qui avait aussitôt réagi auprès des institutions compétentes. Mais aujourd’hui, la pression semble être retombée.

"Les Tunisiens font déjà assez pour nous"

"Découragés", "désespérés", "dégoûtés" ,abandonnés à eux-mêmes, ils reconnaissent quand même que les autorités tunisiennes "font déjà assez pour nous" ."ils nous accueillent, nous hébergent à des prix dérisoires même si ce n’est que pour une année de foyer pour certains. La bourse qu’ils nous versent (en fait, ils bénéficient d’une bourse du gouvernement tunisien, celle qu’ils reçoivent du Cameroun est un complément) est comme programmée par ordinateur, à des périodes bien précises. Mais on ne peut pas se contenter de leur bourse, la preuve, aujourd’hui nous vivons comme des gens de la rue ; Manger? Si, nous en trouvons, se vêtir, satisfaire les besoins relatifs aux études, … ça c’est autre chose". Et selon eux, la cause de leurs problèmes, c’est le Cameroun" ou plus précisément, "les autorités camerounaises" car ils sont très attachés à leur pays.

Il y a quelques mois lors de la Mini-Can (Tournoi de football) à Sfax, ils ont été champions, Finalistes malheureux du même tournoi à Tunis, Champions du Tournoi de Basketball à Tunis et élus meilleurs organisateurs de journée culturelle à Tunis. Tout ceci au cours de la même année académique 2008/2009. Dans leurs études, ils font, également, preuve de beaucoup de sérieux: "Après tout, dans de telles conditions, l’essentiel, c’est d’avancer quels que soient les circontances".

En attendant, la galère continue. Leur action également jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Ce qu’ils craignent par dessus tout, c’est l’indifférence, c’est pourquoi, ils nous ont lancé ce cri de détresse: "s’il vous plait, continuez à parler de nous. Ne nous oubliez pas."

Source: http://www.leaders.com.tn
14/08/2009

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