Expertise-comptabilité : un nouveau diplôme
Expertise-comptabilité : un nouveau diplôme
Source Le Figaro
Justine Ducharne
[08 septembre 2004]
Pour leur 15e édition, les universités d’été de la profession comptable libérale francilienne, qui se tiennent depuis hier mardi au Palais des Congrès de Versailles, et jusqu’au 10 septembre, réunissent 2 500 professionnels de la filière expertise comptable et commissariat aux comptes.
Au programme, notam ment : des «grandes conférences» avec pour thème «L’évolution de la responsabilité du commissaire aux comptes» ou «Transmission d’entreprise : l’expert-comptable au coeur de l’accompagnement des cédants et repreneurs». De fait, aujourd’hui, l’expert-comptable est devenu le conseiller privilégié du chef d’entreprise présent dans toutes les étapes et décisions de la vie de l’entreprise, depuis sa création, la prévention de ses difficultés, jusqu’à sa transmission. «Le rôle de l’expert-comptable a évolué, c’est un métier d’avenir», martèlent les professionnels.
En 2003, 949 jeunes ont décroché leur diplôme d’expertise comptable. Idéalement, il faudrait 1 200 jeunes diplômés chaque année, autant pour répondre aux besoins du marché que pour assurer la relève dans les cabinets. Malgré tout, les effectifs augmentent. A la fin de l’année 2002, plus de 16 000 experts-comptables étaient inscrits à l’Ordre, exerçant ainsi la profession comptable libérale. Ils sont aujourd’hui près de 18 000, «preuve que la profession a démontré son intérêt, sa diversité, note Jean-Claude Spitz, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France. Elle rassemble et mobilise de nouveau des vocations qui s’ignoraient peut-être». En outre, la profession compte 110 000 collaborateurs, 1,5 million de clients (entreprises, professions libérales, artisans, associations et administrations) et 4 800 experts- comptables stagiaires, dont 2 000 à Paris. Dans le ressort du Conseil d’Ile-de-France, les experts-comptables sont près de 5 300 pour 3 600 cabinets, soit un tiers de la profession française.
Il faut huit années d’études pour décrocher le DEC (diplôme d’expert-comptable), indispensable pour exercer.
Le cursus classique se découpe en trois diplômes (le DPECF, diplôme préparatoire aux études comptables et financières, le DECF, diplôme d’études comptables et financières, et le DESCF, diplôme d’études supérieures comptables et financières), auquel s’ajoute un stage de trois ans, en cabinet ou entreprise, qui est rémunéré. L’intérêt du cursus d’expertise comptable est qu’à chacune de ces trois étapes, il est possible soit d’accéder au marché de l’emploi, soit de poursuivre vers le diplôme suivant et ce jusqu’au DEC.
Quelques écoles proposent un cursus complet de huit ans : l’Iseg Fi, l’ICS Bégué, l’Association des comptables enseignement, l’Engde, l’Enoes à Paris…
Au-delà de ce cursus classique, de nombreuses voies d’accès passerelles existent avec d’autres formations, à différents niveaux des filières universitaires, avec les diplômes délivrés par les écoles de commerce, avec un BTS ou un DUT ou même avec des diplômes étrangers.
Une nouvelle formation a été créée cette année pour les collaborateurs de cabinets : le Bachelor. Sous l’impulsion de William Nahum, président du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables, les institutions de la profession ont voulu ainsi former en France et à l’étranger des professionnels de la comptabilité à un niveau bac + 3. Plusieurs objectifs à ce diplôme : dans un cabinet, pouvoir suivre, sous la responsabilité d’un expert-comptable, les dossiers d’une clientèle allant de la TPE à la PME ; dans une PME, assurer la direction du service comptable, éventuellement avec le concours externe d’un expert-comptable : dans une grande entreprise, seconder le directeur des services comptables et financiers.
Par ailleurs, les groupes de travail du Conseil supérieur de l’Ordre se réunissent actuellement pour émettre des propositions et participer ainsi activement aux travaux de la commission consultative pour les diplômes comptables supérieurs du ministère de l’Education nationale. Ils aboutiront à une refonte des programmes, des épreuves et au positionnement «LMD» (licence, master, doctorat) début 2006.